Vapote, vous allez aimer, crédit Stickervapote.com
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À numéro spécial, brève spéciale. La revue américaine Tobacco Control dédiée à la lutte contre le tabac vient de publier un numéro spécial sur les tactiques devant mener à terme à l'éradication du tabagisme et à la suppression des fumeurs de la surface de la terre. Une sorte de "solution finale" qu'ils nomment fin de partie : The Tobacco Endgame.
Déjà en 2010 dans la même revue, Ruth E. Malone proposait ce concept de “endgame” : Imagining things otherwise: new endgame ideas for tobacco control.
Ce supplément propose un bréviaire mis à jour de vingt propositions de “fin de partie”, ou “jeu final” ou encore de “phase ultime” imaginées par ceux qui s'en voient les généraux en chef.
Avec d'autres collègues, les auteurs se sont réunis en juin dernier lors d'une conférence organisée par la Faculté de santé publique du Michigan. La conférence a été financée par des subventions de l'American Legacy Foundation et la Fondation Robert Wood Johnson, cette dernière ayant également parrainé l'édition et la distribution de ce supplément promotionnel [1].
Selon un participant, le but de cette conférence était de servir de « brise-glace intellectuel » pour l'achèvement de la prohibition du tabac, vision unanimement partagée par les invités...
The Tobacco Endgame , Tobacco Control, May 2013, Volume 22, suppl 1
Evidence-based policies seem incapable of substantially hastening the demise of smoking. Slowness in the decline of smoking in developed nations, and increasing smoking in many low- and middle-income countries has sparked interest in novel, even radical 'endgame' strategies to eliminate the toll of tobacco. This paper identifies the principal endgame proposals and, with the other papers in this volume, has the goal of expanding and deepening the endgame conversation by engaging the broader tobacco control community. ‘Endgame’ is a term from chess, a complex game with a simple objective: to checkmate the king.
Apparemment la fin qu’ils appellent de leurs vœux n’est toujours pas plus en vue en 2013 qu'en 2010 : Evidence-based policies seem incapable of substantially hastening the demise of smoking. En d'autres termes, ce qui est justifié par les études scientifiques ne donne pas les résultats escomptés. Les zélotes anti-tabac cuisinent encore une tambouille nauséabonde dont le principal effet est de torturer les fumeurs sans leur proposer de solutions pour qu’ils attentent moins à leur santé.
Le problème n'est ni le tabac ni la nicotine : c’est seulement le tabac fumé. L'erreur est stratégique avant d’être tactique. Ces gens sont aveuglés par leur idéologie et rien ne les fera changer d’avis, même pas la preuve scientifique de la quasi absence de risque sanitaire du tabac oral, de la cigarette électronique, ou d’autres options de réduction des risques de consommation.
Note
Le capital de la Robert Wood Johnson Foundation (RWJF) se compose à 55 % d'actions dans la société Johnson & Johnson, leader mondial de l'industrie pharmaceutique dont elle tire les deux tiers de ses profits. Johnson & Johnson est notamment propriétaire de la marque Nicorette en France.
La firme de Nicorette finance les associations anti-fumeurs à coup de millions de dollars. À titre d'exemple - il ne s'agit que d'un exemple parmi des dizaines (et vraisemblablement des centaines) - l'American Nonsmokers' Rights Foundation bénéficie d'une subvention par RWJF de 3 millions de dollars sur la période du 15.07.2012 au 14.07.2014. Source : Foundation center
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La Confédération des buralistes demande que la cigarette électronique
soit vendue en exclusivité dans le réseau des débitants de tabac.
Le service juridique de la Confédération s’appuie sur un ensemble de règlements pour justifier sa demande.
« le monopole de vente au détail (des tabacs manufacturés) est confié à l’administration qui l’exerce par l’intermédiaire de débitants désignés comme ses préposés de l’administration et tenus à droit de licence ».
« les cigarettes et produits à fumer, même s’ils ne contiennent pas de tabac, à la seule exclusion des produits qui sont destinés à un usage médicamenteux ».
« Sont considérés comme produits du tabac les produits destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dés lors qu’ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés même s’ils ne contiennent pas de tabac, à la seule exclusion des produits qui sont destinés à un usage médicamenteux ».
Dans la mesure où la cigarette électronique ne rentrerait pas dans la catégorie des produits à usage médicamenteux à l’issue des débats sur la révision de la Directive Tabac européenne, on peut imaginer que la cigarette électronique soit assimilée « à des produits du tabac » et intègre le monopole des buralistes.
Attendons-nous donc à des signaux de fumée. Ou bien de vapeur !
Source : Monopole des buralistes sur la cigarette électronique : argumentation juridique, Le monde du tabac, 16.04.2013,
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Selon une enquête en ligne publiée dans la revue scientifique Addiction, sept fumeurs sur dix déclarent réduire leur envie de fumer grâce à la cigarette électronique et trois vapoteurs sur quatre déclarent avoir cessé de fumer durant des semaines voire des mois [1].
Entre septembre 2011 et mai 2012, 1347 clients (européens à 72 %) du fournisseur de e-liquides Totally Wicked, âgés en moyenne de 43 ans, ont répondu à un questionnaire en ligne sur leur tabagisme actuel ou passé. La durée moyenne de vapotage est de 10 mois. Seulement 1 % ont déclaré un usage exclusif de liquide sans nicotine.
Soixante-quatorze pour cent des participants ont déclaré ne pas avoir fumé pendant au moins quelques semaines grâce à l'utilisation de l'e-cigarette et 70 % ont réduit leur envie de fumer.
Pour les ex-fumeurs, le délai entre le lever et le premier vapotage matinal est très significativement plus long que celui de la première cigarette, suggérant une plus faible dépendance au vapotage qu’au tabagisme.
Le score des vapoteurs dans l'arrêt du tabac est remarquablement constant d'une enquête rétrospective à l'autre. Sur forum-ecigarette.com, un sondage indique de façon très stable 73 % d'arrêt complet du tabagisme (sur 5736 votants à ce jour, ce qui en fait un échantillon représentatif parmi les forumeurs francophones) [2].
Un autre sondage indique la rapidité de la cessation du tabagisme : 81 % des vapoteurs déclarant avoir arrêté de fumer y sont parvenu en moins d'un mois, beaucoup à leur grande surprise après avoir échoué avec moult remèdes de grand-mère ou recommandés en haut lieu [3].
Comme ces enquêtes s'adressent de façon rétrospective à un public particulièrement motivé, il est impossible d'en déduire des indications sur l'ensemble des fumeurs ayant essayé la e-cig. Beaucoup ne l'adoptent pas, peut-être une majorité suite à une première expérience. Il faudra mener des études prospectives sur des populations représentatives pour prouver l'hypothèse que la cigarette électronique est un moyen efficace de cesser de fumer et dans quelle mesure elle s'avère plus efficace que les autres services disponibles, comme cela parait probable.
Références
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Réponse : avec l'industrie du tabac, conserver le monopole d'une nicotine vendue à prix d'or.
MÉDICAMENTS
"Ce n'est pas parce que c'est 99 % moins dangereux que cela en fait un traitement médical".
Crédit : ECCA UK
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Jouissif, ce pamphlet de Vital Sven dans un blog de la Tribune de Genève le 7 avril. Avec son accord, et pour tenter de pallier le dramatique manque d’humour de UnAirNeuf.org, nous vous l’offrons dans son intégralité (nous soulignons). Comme il est précisé, cette prose n’engage que lui. |
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L'œil du e-clope |
Serge Vital Sven Laedermann |
- Tu fumes le cigare maintenant mon bichon ? Il est évident que je n'allais pas pouvoir arpenter la rue de la Martinière sans me faire épingler par les copines du quartier si soucieuses de ma condition d'hétéro solitaire.
- C'est pas un cigare, c'est électronique.
- Ah mon Dieu, ne me dit pas que tu te trimbales toute la journée avec ce tampon dans la bouche ?
- Si.
- Mais ils nous l'ont ruiné le chouchou, mais qui a fait ça ? C'est à cause d'une chichiteuse, ça c'est sûr, j'en mets ma chipo à couper !
- Nan. Décision personnelle les filles. J'ai fait un choix...
J'ai commencé à fumer bêtement. On commence toujours à fumer bêtement. Mon associé sévissait mollement dans un bureau de pur style anglais, comme un vieux duc du Suffolk qui avait perdu la bataille d'Orléans, mais qui avait réussi à sauver les meubles. Certains jours je lui piquais une Malbak, puis ce fut deux... Finalement je m'y rendais non pas pour discuter si le gras du bacon était croustillant, mais bien pour tirer sur les clopes qui traînaient à côté de ses factures Mastercard. Le bel engrenage....
Je ne vais pas donner de leçons aux fumeurs et encore moins décrire le degré de dépendance dans lequel nous sommes quand les tabacs sont fermés et que le turc du coin a décidé, pour une fois dans l'année, de commémorer le débarquement de Mustafa Kemal à Samsun en 1919. Non, ça serait trop facile. Je vais simplement vous faire part de ma petite expérience en la matière qui a abouti au résultat implacable suivant : Je ne fume plus, je vapote.
J'ai opté personnellement pour la version classe. On dirait un fume-cigarette, ou plutôt un fume-cigare car le tube qui se visse dessus ressemble à un Oscuro, un cigare cubain longuement vieilli et presque noir qui vient des Corona, ce qui n'a rien à voir avec de la bière et encore moins des cojones. J'incorpore ma petite dose liquide de 6mg de nicotine à l'arôme Tabac Royal et le tour est joué (ils n'ont pas les parfums foie gras ou andouillette, j'ai demandé). J'ai donc droit à mon petit shoot et je ne suis pas frustré.
Inutile de préciser que les cigarettiers commencent à dépenser des fortunes pour acheter tout ce qui reste de pseudo professeurs et/ou scientifiques capables d'éteindre la e-cigarette et de l'écraser du talon. Un peu comme ils avaient procédé dans les années 90 en soudoyant des sommités qui nous ont enfumé en affirmant, preuves bidons à l'appui, que la cibiche était sans danger ou presque. Faut pas rêver, les coups bas ne font que commencer, les études fumeuses aussi. Des milliards peuvent tomber de la table.
Je constate guillerettement que je n'entends plus mes poumons faire le soufflet de forge au moment de m'endormir, que mes doigts sentent le savon, que je ne refoule plus du goulot (à part lors des soirées gnôle, mais ça c'est autre chose), que mes habits sont réutilisables le lendemain (je suis assez écolo de ce côté-là) et que j'ai récupéré un teint de jeune fille qui fait fureur lors des soirées culturelles. Et bien ouais, plus de goudron, plus de tabac, sans parler des substances diverses dont on tait les effets (et ça vaut sûrement mieux). A part ça je bande fièrement, mais d'après ma femme de ménage c'était déjà le cas avant.
J'ai mis mon paquet de sèches sur la bibliothèque avec le briquet dessus. J'ai pas retouché. Je les ai même jetés quelques jours après car, désormais, je vapote partout et sans modération. Ah oui, un dernier truc de ouf. Pour la 1ère fois de ma vie je réussis même à faire des ronds de fumée, mais avec de la vapeur. C'est dingo non ? Voilà, je vous ai livré mon œil sur l'affaire et si vous êtes en esclavage tabagique, je vous le clame sans mégoter : La e-cigarette c'est pas du pipeau !
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L’équipe du journal Fakir nous emmène dans la fabrique d’une loi à Bruxelles. Enquête de François Ruffin, avec l’aide à distance de Kenneth Haar (Corporate Europe Observatory) [1].
En toute indépendance - dossier vidéo Fakir n°59
Retrouvez l’intégralité du dossier dans le dernier numéro de Fakir, que vous pouvez trouver dans vos kiosques jusque fin avril ou ici., 7/04/2013 , n°59 février/mars.
Cela aidera certains à comprendre comment la Directive Tabac a été élaborée et les influences auxquelles sa révision a été soumise.
Référence
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Pays-Bas : La Cour suprême a tranché. L’État doit appliquer l’interdiction de fumer sans exception
CNCT, 26.03.2013
Le 26 mars 2013, la Cour Suprême des Pays-Bas, en référence à l’application de l’article 8 de la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac de l'OMS portant sur la protection à l’égard de la fumée du tabac, impose à l’État néerlandais de prendre des dispositions d’interdiction de fumer dans TOUS les bars et pas seulement dans ceux d’une surface supérieure à 70 m2.
Cigarette électronique : arômes made in Moselle !
Le Républicain Lorrain, 29.03.2013
C’est la success story de la cigarette électronique : créée en 2008, Gaiatrend (130 salariés, 27 M€ de chiffre d’affaires), à Rohrbach-lès-Bitche, surfe sur la production de liquides aromatiques pour un marché en plein boom. « En 2011, on produisait à peine quelques flacons ; aujourd’hui, on en sort plus d’un million par mois », constate le chef d’entreprise, qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone.
Pr Claude Béraud : "Est-ce la fin des illusions médicales ?
Lanutrition.fr, 04.04.2013
Statines, vaccins contre le papillomavirus, dépistage d'Alzheimer : le Pr Claude Béraud dénonce les dérives d'une santé publique influencée par les intérêts économiques. Les médicaments seraient la troisième cause de mortalité après les cancers et les affections cardiovasculaires. Les Français commenceraient-ils enfin à douter de la rationalité et de l’utilité pour les malades des décisions gouvernementales et des pratiques médicales ?
Nicotine Replacement Therapy Labels May Change
FDA, 01.04.2013
The [US] Food and Drug Administration has decided that some warnings and limitations specified in the directions for use on the labels of these products are no longer necessary to make sure they are used safely and effectively to quit smoking. NRT products sold OTC do not appear to have significant potential for abuse or dependence. The changes being recommended by FDA include a removal of the warning that consumers should not use an NRT product if they are still smoking, chewing tobacco, using snuff or any other product that contains nicotine—including another NRT.
[Les substituts nicotiniques sont sans danger ni risque de dépendance. Les restrictions passées à leur utilisation sont revues. On peut donc dorénavant fumer ou vapoter en consommant de la nicotine pharmaceutique : la belle affaire !]
The marketing of e-cigarettes: a UK snapshot
Marisa de Andrade & Gerard Hastings, BMJ Blogs, 06.04.2013
Firstly, we have to know much more about public, and especially young people’s (including smokers and non-smokers), response to ecigarettes and the related marketing. To what extent are these developments modelling, reinforcing, or in any way promoting smoking? Secondly, it is vital that we learn much more about the tobacco industry’s intent. The current swathe of ecigarette marketing in the UK is chillingly reminiscent of the early days of tobacco advertising; this past experience suggests there is good reason to be deeply concerned.
Timeline Twitter : @unairneuf
Note
Ce billet est le 1272e publié par UnAirNeuf.org :
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Le projet de révision de la Directive Tabac de la Commission Européenne est en cours d’examen par le Parlement Européen. La date limite du dépôt des amendements par la Commission parlementaire ENVI (Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire) a été fixée au 6 mai prochain avant le vote prévu à l’automne. Dans moins d’un mois, les modalités en seront fixées.
La commission ENVI a déjà publié un document présentant les modifications proposées à la règlementation communautaire du tabac visant à interdire les cigarettes électroniques, ou d'en restreindre la vente de façon à en supprimer l'intérêt. Les amendements du rapporteur Linda McAvan durcissent nettement le texte initial [1, 2].
Nous allons voir comment sera interdite ou mise hors jeu toute menace potentielle sur le business des cigarettes ou sur les profits des entreprises pharmaceutiques proposant des aides à l'arrêt du tabac.
L'ajout proposé à la règlementation du tabac suit l'une des méthodes de la US FDA visant à mettre fin à toute menace avant même qu'elle ne se concrétise : tout nouveau produit serait totalement interdit. À la page 12 du rapport [1], l'amendement 10 propose l'interdiction de vente de « nouveau produit du tabac ». Cette mesure serait appliquée à la cigarette électronique dès lors qu'elle est considérée comme un produit du tabac, comme TVECA et d'autres comme B. Dautzenberg déclarent le souhaiter [3]. L'énorme avantage des modifications proposées est qu'une simple réunion d’une commission à Bruxelles peut mettre en vigueur un règlement sans passer par un long processus d'audiences et de vote.
Tel est le but ultime de toutes les commissions de l'Union Européenne (UE) : se doter du pouvoir d'effectuer des changements immédiats et juridiquement contraignants sans avoir à mettre en place un processus démocratique exigeant débat, audiences et vote.
La vente de cigarettes électroniques pourrait être interdite jusqu'à ce qu'elles soient - chacune, individuellement, pour chaque modèle - passées par une procédure d'homologation. Il y faudra le cas échéant de nombreuses années et des budgets considérables comme c’est la cas pour les médicaments.
Si les cigarettes électroniques étaient classées comme un produit du tabac, une règlementation plus contraignante suffira pour les interdire de fait :
L'Union Européenne souhaite supprimer ou rendre sans intérêt la commercialisation des cigarettes électroniques actuelles. Une classification comme produit du tabac fera aussi bien l'affaire qu'une classification pharmaceutique. L'option pharmaceutique est le plan A, mais le plan B d'une définition comme produit du tabac sera tout aussi efficace.
Maintenant, nous voyons également un plan C prendre forme : ils sont en train de concevoir une règlementation leur permettant de classer la cigarette électronique comme un produit du tabac si la classification pharmaceutique devait être rejetée par les Cours de justice (ce qui est plausible). Il est clair que Bruxelles n'aime pas l'idée que les fumeurs cessent d'être les vaches à lait des multinationales pharmaceutiques ou des industriels du tabac. Et aussi les ministres des finances nationaux ?
Il sera bientôt trop tard pour Agir pour une cigarette électronique libre en Europe : Écrivez sans délai à votre député européen ce que vous attendez d’hommes et femmes politiques que nous avons élu pour défendre nos intérêts : notre santé, notre bien-être, notre vie.
Références
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Dr Luc Perino dénonçait le 28 mars dernier dans son blog Humeurs médicales [1] la soumission des patients au pouvoir biomédical leur ôtant libre arbitre et capacité d’insight. Ceci est notoire dans le traitement des dépendances où les facteurs sociaux et psychologiques sont prépondérants.
On ne peut de force faire arrêter de fumer un fumeur qui ne le voudrait pas et pourtant certains s’y emploient avec violence. "Quit or die" : pour certains tabacologues, un bon fumeur est un fumeur mort !
On ne saurait cependant combattre un désir avec une interdiction.
Voici - en remerciant Luc Perino de son autorisation - copie de cet article incitant à la réflexion :
La formidable avancée des sciences biomédicales depuis un siècle a eu comme principal effet négatif le recul de l’expertise clinique au chevet du malade. Cet inconvénient peut être amoindri lorsque le médecin a conservé la capacité d’une analyse critique des résultats de la biotechnologie. Le patient peut également compenser cet effet délétère en ayant un libre arbitre et un « insight » de niveau suffisant. L’insight est la capacité à connaître intimement la nature d’une chose. Pour un patient, l’insight est donc la capacité à évaluer la nature intime et le niveau de gravité de son mal.
Les médecins ne souhaitent plus développer une analyse critique, car ils surévaluent la judiciarisation de la médecine, et pensent – très souvent à tort – que leurs juges éventuels se réfèreraient plus à la biotechnologie qu’à leur expertise clinique.
Du côté des patients, toute l’organisation du marché sanitaire contribue à faire disparaître leur libre arbitre et leur insight. Toute la communication médicale publique et privée consiste à alerter l’opinion sur des « maladies » dont les patients ne perçoivent pas les symptômes (hypertension, troubles métaboliques, cancers infracliniques, etc.)
Ces maladies sans symptômes sont souvent vécues avec plus d’angoisse, car les patients, n’ayant aucun repère évolutif personnel, perdent la propriété de leur propre pathologie et n’ont plus les moyens de développer leur libre arbitre et leur insight. Cette vacuité clinique entraîne une plus grande soumission au pouvoir biomédical et, en retour, une plus grande normativité du soin.
Le principe du paiement à l’acte est l’un des principaux facteurs aggravants de cette dérive. Il est encore difficile de dire combien et qui sont les gagnants et les perdants de cette spirale qui engloutit l’éthique, l’information et le soin individualisés.
Est-il possible de former de nouveaux cliniciens qui sauront, à la fois, offrir les progrès de la biomédecine à leur patients, et leur faire retrouver le libre arbitre et l’insight qu’ils ont perdus ? Les facultés devraient y penser, car de plus en plus de signaux nous avertissent qu’il n’est plus possible de laisser se creuser ainsi l’écart entre la vérité clinique et le pouvoir biomédical.
Référence
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La commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs du Parlement Européen (IMCO), présidée par Malcolm Harbour, propose de supprimer toute possibilité de vapoter des liquides avec nicotine en dehors du monopole pharmaceutique. Ce sera plus simple pour les contrôles. Elle a transmis son avis à la commission ENVI chargée de l’examen du projet de révision de la Directive Tabac (en anglais) :
DRAFT OPINION on the proposal for a directive of the European Parliament and of the Council on the approximation of the laws, regulations and administrative provisions of the Member States concerning the manufacture, presentation and sale of tobacco and related products
Date : 27-03-2013
Référence : IMCO_PA(2013)508048 PE 508.048v01-00
Voici un extrait des amendements proposés (p. 27) :
Proposal for a directive - Article 18
Text proposed by the Commission |
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1. The following nicotine-containing products may only be placed on the market if they were authorised pursuant to Directive 2001/83/EC: |
Amendment n° 44 --> 1. Nicotine-containing products may only be placed on the market if they were authorised pursuant to Directive 2001/83/EC. |
- |
Amendment 45 –> 1a. Member States shall ensure that nicotine-containing products are not sold to persons below the age required for purchasing tobacco products. |
Products with a nicotine level exceeding 2 mg per unit, |
Amendments n° 46, 47, 48 –> deleted |
Justification
"Les analyses montrent que les cigarettes électroniques contiennent des produits chimiques et des composants qui constituent un danger pour les consommateurs. Pour cette raison, tous les produits contenant de la nicotine devraient être soumis à un contrôle. Dans le cas contraire, les produits dont les niveaux de concentration de nicotine juste en dessous des seuils envisagés pourraient mis sur le marché sans aucune autorisation. Non seulement une concentration de nicotine est pertinente, mais un mélange de substances l'est aussi. Les consommateurs indiquent aussi qu'ils utilisent principalement l'e-cigarette pour cesser de fumer, le considérant comme un médicament : par conséquent, ils doivent être autorisés conformément à la directive 2001/83/CE."
Notre analyse
Les facteurs économiques, la défense des intérêts des industriels européens et notamment ceux de l’industrie pharmaceutique sont remis en avant. Les propositions d'amendement de révision de la Directive seront closes le 6 mai prochain.
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UnAirNeuf.org n'a de cesse de dénoncer les conflits d'intérêts de certains tabacologues avec l'industrie pharmaceutique. Mais c'est toute la médecine qui est victime de ce cancer à l'origine de toutes les métastases se nommant Mediator, pilule contraceptive, statines non justifiées, médicaments relationels pour la maladie d'Alzheimer, surdiagnostic de personnes en bonne santé, vaccins contestables (grippe, HPV...), etc.
Les conflits d'intérêt peuvent dorénavant être considérés dans notre société occidentale marchande comme le premier facteur de risque sanitaire. C'est le cas en ce qui concerne l'aide aux fumeurs, avec dernièrement le projet de la Commission Européenne d'interdire de fait la cigarette électronique, remarquable alternative au tabagisme. Ce risque devra aussi être correctement pris en compte par la Haute Autorité de Santé lors de la révision de ses recommandations concernant les aides à la cessation du tabagisme.
Voici l'inspirant témoignage de Dr Philippe Foucras, médecin généraliste, qui nous a autorisé à le publier et nous l'en remercions vivement.
Le 1er décembre 2012, à l'île de la Réunion, s'est tenue la première "Journée Internationale de l'Indépendance Médicale" (JIIM). Organisée par un médecin généraliste de l'île, Philippe de Chazournes et l'association Med'Océan de formation médicale qu'il préside, près d'une centaine de participants ont réfléchi et débattu sur l'indépendance de la médecine. Parmi les intervenants de cette journée,
Cette journée a permis de rappeler que nombre d'influences s'exerçaient sur la médecine, les soignants, les patients, les autorités sanitaires. Pour ma part, j'ai tenté de dresser rapidement le constat de près de dix années d'engagement au sein du Formindep, pour des soins et des soignants délivrés des influences commerciales de l'industrie pharmaceutique.
Lorsqu'au début des années 1990 j'ai reçu dans mon cabinet médical à Roubaix les premiers représentants de commerce de l'industrie, improprement appelés "visiteurs médicaux", j'étais loin de me douter où allait me conduire ce souci qui m'animait de fournir des soins de qualité pour tous, jusqu'aux plus pauvres.
Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour, avec l'aide de la lecture de revue Prescrire, comprendre que ces visiteuses accortes et souriantes qui me voulaient tant de bien, n'avaient qu'un objectif : m'inciter à prescrire leurs produits. Et que pour cela, elles usaient de tous les moyens possibles. En premier lieu le mensonge et la manipulation des données scientifiques, la présentation biaisée des informations. Elles ne faisaient, et c'est de bonne guerre, que bâtir sur l'ignorance crasse des médecins en matière de lecture critique de l'information scientifique.
C'est par la suite, au fur et à mesure que je progressais dans la connaissance des influences avec lesquelles l'industrie maintient le milieu médical sous son joug, que j'ai compris que cette ignorance était savamment entretenue par les formateurs des médecins, professeurs et autres spécialistes hospitalo-universitaires, "leaders d'opinions" définis comme tels par les firmes qui les repèrent, recrutent, les maintiennent sous leur douce domination et favoriser leur carrière, et les transforment ainsi en leurs zélés agents de propagande auprès des étudiants, des confrères, des medias, de la société, des autorités sanitaires, des politiques.
C'est en poursuivant bien malgré moi ce voyage au bout de la nuit médicale dans lequel l'industrie plonge l'ensemble du champ sanitaire, que j'ai découvert comment ces "dealers" d'opinions pharmaceutiques irriguent, sous l'impropre vocable d'experts, l'ensemble des autorités sanitaires en France, en Europe et dans le monde, pour décider de la vie des médicaments, au risque, parfois, de celle de ceux qui les prennent. Ce que résumait mon ami le sénateur honoraire François Autain, président de la mission d'enquête du sénat sur le Médiator, à la fin de l'audition d'un arrogant responsable de l'ex-Afssaps : "En somme, monsieur, les firmes étaient chez elles à l'Afssaps".
C'est à la fin de cette hallucinante odyssée que j'ai compris comment les politiques de droite comme de gauche, et la fonction publique qui les sert, étaient proprement capturés, complices souvent bienveillants dans un sorte de "syndrome de Stockholm", d'une industrie devenue maître et seigneur d'un pays qui n'est pas le sien : celui de la santé publique et de l'intérêt général.
Ce constat qui peut sembler excessif est pourtant partagé, ainsi que je le rappelais durant mon intervention, par beaucoup d'autres personnes plus importantes que moi, universitaires et chercheurs aux USA ou ailleurs, juristes du conseil d'Etat en France, politiques en Grande Bretagne, écrivains comme John le Carré, etc. Ce constat n'a rien d'outré, il est même mesuré et simplement lucide, une fois que l'on a commencé à soulever le voile méticuleusement tissé et consciencieusement maintenu pour cacher aux citoyens la mainmise industrielle sur le soin et la santé.
Alors, s'agit-il d'une simple dépendance de la médecine à des influences qui s'exercent, certes parfois un peu trop fortement et avec lesquelles, tout compte fait, on pourrait bien s'accommoder entre gens raisonnables si chacun y met un peu du sien ?
La réalité est toute autre : il s'agit d'une soumission généralisée.
Il s'agit d'une occupation totale du monde de la santé par des intérêts privés qui ne voient en lui qu'une immense source de profit et mettent en œuvre tous les moyens pour le piller, s'y engraisser sans vergogne quitte à ce qu'il en crève. Ce n'est pas leur problème.
Comme pour toute occupation illégitime, j'y ai découvert durant ces années de combat, ses occupants et son armée, ses collaborateurs, ses négationnistes et hélas l'immense masse de ceux qui ne disent rien et attendent que ça passe, et de-ci de-là ses rares résistants, ceux qui ont ouvert les yeux, qui s'épuisent, sont éliminés du jeu parfois, et tentent de s'organiser comme au Formindep, non pas pour gagner, car la victoire est impossible, mais parce qu'ils ont compris, qu'au delà de l'enjeu de la survie d'une médecine au seul service de l'homme, il se jouait, comme dans d'autres résistances, quelque chose de l'ordre de la démocratie et des droits, et peut-être de la dignité et de la grandeur de l'homme.
Philippe Foucras, fondateur du Formindep
23 décembre 2012
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Le bilan de l'Office Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) sur le Tabagisme et arrêt du tabac en 2012 vient d'être publié. Comme à l'habitude, aucune mention des méthodes non médicamenteuses de cessation du tabagisme n'est faite. Ne pouvant être suivies administrativement, force est de les ignorer purement et simplement. C’est dommage, puisque l'arrêt franc et les aides non médicales contribuent à l’immense majorité des arrêts durables.
Les inefficaces gri-gris nicotiniques sont pris comme un indicateur représentatif de la situation, la norme de mesure de l'action institutionnelle. Leur dénormalisation n'est pas pour demain semble t-il : les pilotes de la prévention du tabagisme se cantonnent dans une épaisse brume pharmaceutique.
Il va devenir souhaitable à l'avenir que l'impact des ventes de cigarette électronique soit pris en compte, tant sur les arrêts du tabac que sur la réduction de sa consommation.
En 2012, les palliatifs nicotiniques ont vu leurs ventes en volume progresser (+ 8,9 % au total), alors qu’en parallèle, celles des deux médicaments, Champix® et Zyban®, diminuent fortement (- 23,9 %).
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Pfizer settles 80 percent of more than 2,700 lawsuits claiming problems with smoking cessation drug Chantix
al.com, 01.03.2013
Pfizer company says it is assuming a loss of $273 million for 2012 to settle those cases and expects to spend an estimated $15 million more to settle remaining ones in the future, according to the filing Thursday with the U.S. Securities and Exchange Commission. Most of the more than 2,700 lawsuits filed nationwide were by people who complained of psychological problems, including suicides or suicide attempts,
[Le prix du silence sur les dégâts de Champix ° pour en moyenne $10 millions par plainte.]
Dépendance au tabac : pour en finir avec la nicotine
Jean-Pol Tassin, Slate.fr, 25.03.2013
La polémique sur la cigarette électronique le confirme : nous ne savons rien ou presque sur les causes réelles de cette addiction. La polémique ne vient pas des laboratoires, qui sont restés très silencieux au cours de ces dernières années. Elle provient plutôt de certains cliniciens : ceux qui prescrivent les substituts nicotiniques. Là encore, des conflits d’intérêts pourraient exister, mais le fond du problème me semble ailleurs, peut-être dans le fait que les tabacologues n’ont pas d’autres produits que les substituts nicotiniques dans leur arsenal thérapeutique. Que va-t-il en être avec le développement de la polémique sur la cigarette électronique ? Les enjeux de santé publique sont ici considérables.
Selon deux médecins périgourdins, la cigarette électronique est un bienfait
Sud Ouest, 05.03.2013
L'objet à la mode semble moins nocif et permet aux fumeurs d'arrêter, d'après l'étude menée depuis un an par une tabacologue et un pneumologue de Périgueux.
[Cf. L'usage de la cigarette électronique permet une forte diminution du tabagisme chez 72 % des fumeurs]
Vers une enquête sur la cigarette électronique
Reuters, 05.03.2013
"J'ai demandé à mes services de me dire très précisément de quel type de produit il s'agit : est-ce qu'on peut considérer que c'est un produit de grande consommation ? Est-ce que c'est un dispositif médical ? Quelles sont les caractéristiques de ce produit ?" a déclaré Marisol Touraine mardi sur France Info.
[Pour mémoire. Ce qui a été moins rapporté, c'est que ce rapport était commandé depuis le mois de janvier. Beau coup de communication de la Ministre donc !]
A1, contrabbandieri "bionde" si adeguano: sequestrate 3460 ricariche ecigarette
La Repubblica, 18.03.2013
[Traduction] Le marché des cigarettes électroniques se développe et les contrebandiers s'adaptent. La police routière de Cassino a saisi une importante quantité de cartouches de cigarette électronique d'origine suspecte. L’autoroute Rome-Naples était autrefois un important canal de trafic de cigarettes importées illégalement en Italie. Aujourd'hui le commerce illicite de "blondes" semble céder la place à celui des recharges pour les cigarettes électroniques. La police de la route de Cassino a saisi 3460 flacons de 10 ml de saveurs différentes et des diverses concentrations en nicotine. Ne pouvant pas expliquer l'origine de la cargaison, l'homme a été accusé de recel.
Ex-surgeon general joins e-cig board
Richmond, Va. (AP), 25.03.2013
Former U.S. surgeon general Dr. Richard Carmona, who highlighted the dangers of secondhand smoke and supported a ban on all tobacco products, is joining the board of directors for NJOY Inc., the nation's leading electronic cigarette company — a move that could bring increased legitimacy to e-cigarettes as a viable alternative to traditional cigarettes.
[NJOY, qui a déjà mis à genou la FDA qui voulait réglementer la cigarette électronique, se paye un des principaux responsables de la Santé aux États Unis d'Amérique. Cela va rendre problématiques les tentatives pour faire interdire ce produit aux USA comme certains y sont parvenus dans d'autres pays plus ou moins démocratiques.]
Timeline Twitter : @unairneuf
Note
Ce billet est le 1265e publié par UnAirNeuf.org :
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Visiomed, distributeur spécialisé dans le domaine de l'électronique médicale, déclare avoir inventé [sic] le premier inhaleur électronique médical pour le sevrage de la gestuelle tabagique : Tag Replay®.
Addiction au geste ? Le concept est innovant :
En complément ou sans les méthodes traditionnelles de sevrage tabagique, l’inhaleur électronique Tag Replay® permet d’occuper les mains pour réduire progressivement l’addiction au geste, jusqu’à son arrêt définitif.
Il ne s’agit, ni plus ni moins que d’une cigarette électronique, comme celle que commercialise, par exemple, Cilex. Visiomed prend soin de bien préciser qu’il ne s’agit PAS d’un médicament :
Le produit est toutefois déclaré conforme à la directive européenne 93/42/CEE sur les dispositifs médicaux : voila qui rassure (même si cette ancienne directive vient d'être révisée). En vente uniquement en pharmacie est-il précisé…
La fiche technique de Tag Replay précise la composition du liquide des cartouches de liquide :
Visiomed ignore apparemment que :
La marque KYF est vendue en pharmacie : il y a même une page dédiée aux points de vente sur son site internet. À l'évidence, les consignes de non-vente ne sont pas respectées ! Une enquête menée au printemps 2012 dans une trentaine d'officines parisiennes montrait déjà que cette interdiction n'est pas respectée : 36 % des pharmacies visitées proposaient des e-cigarettes, visibles dans 55 % des cas [1].
Nous avons aussi découvert IENA Paris, proposant une vente exclusive en pharmacie :sa version d’un Inhalateur Electronique Nicotinique d’Arômes (I.E.N.A) :
Après les recommandations concernant la vente de cigarettes électroniques en officine et fort de son expérience dans le domaine de l’innovation, TCL a mis au point une nouvelle technologie d’inhalation IENA. Le tout premier Inhalateur Électronique Nicotinique d’Arômes, répondant à tous vos besoins sociaux : gestuelle, fumée, apport nicotinique. Ce produit répond aux normes CE, RoHS et SGS.
Sans aucun danger pour votre santé ni celle de votre entourage [sic].
Nous avons ainsi imaginé une nouvelle manière de fumer : plus saine, plus respectueuse de la personne, n’émettant que de la vapeur d’eau (brouillard) et autorisée dans tous les lieux publics, en vente exclusive en PHARMACIE.
Ingrédients du liquide de recharge: Magrocol, Glycérol, Eau distillée, Arôme artificielle de tabac, Nicotine. Les ingrédients contenus dans le liquide de recharge sont en conformité avec la réglementation EC 1907/206 de la directive EU 19/45/EC, 67/548/EEC.
IENA Paris est domiciliée à la même adresse (au Bourget !) que le distributeur Cigartex, historiquement l’un des premiers acteurs du marché de la ecig en France. Cigartex ignore sans doute que toute déclaration sur les aspects sanitaires d’un produit doit pouvoir être prouvée. Or il n’est pas actuellement établi que la cigarette électronique est “sans danger” ; cela ne le sera jamais, tout simplement parce que c’est scientifiquement impossible. Il serait intéressant aussi de savoir ce qui se cache sous l'appellation “Macrogol” : du polyéthylène glycol ???
Il apparait donc que les distributeurs de cigarettes électroniques dans les réseaux pharmaceutiques sont notoirement en infraction avec la loi française : la présentation de ces produits est mensongère. Ce n’est pas avec ce genre de pratiques que la cigarette électronique gagnera ses galons auprès de la corporation médicale et du grand public.
Ce n’est pas renforcer la réglementation, même pharmaceutique, qu’il convient d'envisager en priorité. Faire appliquer celle en vigueur serait utile pour éviter la tromperie sur la marchandise et les allégations mensongères.
[Mise à jour 25.03.2013 12h30]
Visiomed précise dans sa communication de presse :
Les revendications des bénéfices du sevrage de la gestuelle tabagique du produit sont basées sur des études cliniques réalisées dans 3 pays sur 350 patients, qui ont montré une amélioration significative des taux de sevrage tabagique et de la gestuelle associée chez les personnes ayant utilisé des dispositifs équivalents au TAG REPLAY®.
Nous demanderons au distributeur de bien vouloir nous préciser les références et les résultats de cette étude, réalisée avec un produit concurrent : quelles caractéristiques, quel dosage en nicotine, quels protocoles de suivi et d'analyse, etc.
[Mise à jour 02.04.2013]
Le 26 mars, La cigarette électronique en pharmacie a été le thème abordé par Eric Sebban, PDG de Visiomed reçu par Stéphane Soumier dans Good Morning Business, sur BFM Business.
La cigarette électronique en pharmacie : Eric Sebban dans Good Morning Business
Référence
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Christophe Hondelatte anime avec passion sur la chaine Numéro 23 chaque dimanche le talk-show « Hondelatte Dimanche ». E-cigarette au bec, il débattait le 17 mars dernier avec Nicolas Bourgeois-Legrain, avocat et cofondateur de Altersmoke, un distributeur parisien de cigarette électronique et le patelin Bertrand Dautzenberg en tant que référence médicale sur le sujet [1].
Nous y avons noté la comédie du médiatique Bertrand Dautzenberg au sujet de l’usage de la cigarette électronique pour les femmes enceintes n’ayant pas réussi à cesser de fumer avec les méthodes recommandées par les très hautes autorités sanitaires (dont il était expert encore il y a peu). Voici la transcription de la séquence (nous soulignons) :
Pour les femmes enceintes, c'est peut-être mieux que la cigarette, c'est peut-être moins bien. Alors comme on ne sait pas pour les femmes enceintes...
Chez les femmes enceintes, ce qui empêche le bébé de croître, c'est l'oxyde de carbone : [avec la cigarette électronique] il n'y a plus d'oxyde de carbone.
Sur les femmes enceintes, quand elles fument un produit cancérogène, le bébé a plus de chances de faire un cancer après. Donc le tabac pendant la grossesse, c'est la "cata".
Donc nous on conseille d'arrêter de fumer ou de prendre des substituts nicotiniques, où on sait exactement ce qui se passe.
Avec les e-cigarettes, c'est possible que chez les femmes enceintes qui n'arrivent pas à s'arrêter avec les substituts, cela puisse faire du bien, ça puisse faire du mal. Mais comme on n'en sait rien, chez les femmes enceintes quand on ne sait pas, on fait une comédie, on met "contre-indiqué chez la femme enceinte". Mais peut-être que dans cinq ans une étude montrera que chez la femme enceinte qui fume, c'est une solution.
Est-ce que ces propos sont justifiés ? Cela est à voir :
En conclusion, le recours à la cigarette électronique ne doit pas être écarté.
Beaucoup de futures mamans cessent de fumer dans les minutes, les heures ou les jours suivant la confirmation qu’elles sont enceintes. Le plus souvent – c’est remarquable – cet arrêt franc ne s’accompagne pas des horribles symptômes énoncés par les tabacologues, comme si devenir bientôt maman supprimait toutes ces souffrances (que d’autres éprouvent lors de l’arrêt quand bien même avoir envie de fumer ne fait mal nulle part).
Pour beaucoup d'autres, la cessation du tabagisme est un échec. Deux études récentes [2, 3] montrent que les aides recommandées sont inefficaces. Elles le sont en population générale comme nous le démontrons sur UnAirNeuf.org depuis des années, mais elles le sont aussi et malheureusement surtout avec les femmes enceintes. La tabacologie institutionnelle est impuissante à accomplir ce qu’elle recommande. Dans ce cas, il convient d’envisager l’alternative cigarette électronique, dont les risques sont a priori réduits.
Les effets de la nicotine ont été bien étudiés. B. Dautzenberg recommande éventuellement l’usage de palliatifs pharmaceutiques : ce n’est pas du côté de la nicotine qu’il y aurait des raisons d’écarter la cigarette électronique.
Le risque est d’autant moindre que beaucoup de vapoteurs et vapoteuses réduisent significativement leur prise de nicotine au fil du temps, comme s’il se manifestait une certaine intolérance à l’encontre de ce produit. Ce constat permet d’ailleurs de montrer le caractère mythique de ce qui est nommé “la dépendance à la nicotine” : dépendance au tabagisme, oui, dépendance au vapotage : cela reste à établir scientifiquement. Vapoter devient vite une habitude, comme boire du café, sans qu’il y ait de souffrance dû au manque.
Quels peuvent être les autres risques ? Il y a le risque de l’inhalation de Propylène Glycol et/ou de Glycérine végétale : ces produits sont généralement reconnus comme sans danger [4]. Les essais sur animaux n’ont pas montré de risque particulier : les études sur l’homme sont donc possibles. On l'envisage concernant les vapoteurs réguliers en cas d’usage intensif durable mais en attendant on constate que vapoter améliore les paramètres vitaux des anciens fumeurs.
Chez l’Animal, le propylène glycol n’a pas d’effet tératogène (développement des malformations congénitales). Chez la femme, il n’existe pas d’études au cours de la grossesse. Le propylène glycol peut toutefois exposer à des surdoses chez les prématurés ou aux nouveau-nés atteints d’insuffisance rénale avec des effets indésirables cardiaques, rénaux et respiratoires.
Parmi les dérivés terpéniques, le menthol et le linalol sont parfois contenus dans des e-liquides à vaporiser (arômes mentholés). Les études menées chez l’animal avec divers terpènes (camphre, isoeugénol, thymol, eucalyptus, huiles essentielles de pin) n’ont pas rapporté d’effet tératogène.
Nous n’avons pas identifié d’études scientifiques chez des fœtus et les bébés exposés in utero au menthol. La survenue de troubles neurologiques, dont des convulsions, chez des jeunes enfants qui prennent des produits à base de dérivés terpéniques, même à faible dose, fait craindre un risque potentiel pour les fœtus exposés in utero aux dérivés terpéniques.
C'est tout, c'est peu. Si l’on suit le raisonnement de notre Raminagrobis des plateaux télévisés,
Certes la prise de position de B. Dautzenberg semble légitime, notamment selon l'article 14 du Code de déontologie (article R.4127-14 du code de la santé publique) qui indique :
Les médecins ne doivent pas divulguer dans les milieux médicaux un procédé nouveau de diagnostic ou de traitement insuffisamment éprouvé sans accompagner leur communication des réserves qui s'imposent. Ils ne doivent pas faire une telle divulgation dans le public non médical.
B. Dautzenberg déclare ne pas disposer d’éléments suffisants pour donner un avis. C’est dans ce cas précis que le principe de précaution s’applique, quand la science est muette. Il est révélateur qu’il nomme “comédie” la prudence médicale. Avec ce terme, qui n’est pas un lapsus quand on suit ses propos, il insinue qu’il ne croit pas vraiment à ce qu’il dit. Assurément, ceci incline à penser qu’il vaut mieux vapoter que fumer.
Notre Constitution prévoit une exonération du principe de précaution pour tout ce qui concerne le développement. Ainsi, le développement d’un nouveau dispositif médical pourra se faire sans que l'empêche ce principe [5] : il faut bien faire des tests et évaluer avant d'interdire. Il revient aux pourfendeurs masqués de la cigarette électronique de veiller à ne pas inverser les rôles : malgré les millions de vapoteurs actifs, il ne leur a pas encore été possible de démontrer que ce dispositif présente des risques en population générale. Pour les fumeuses invétérées, compte tenu du danger reconnu du tabagisme, l'usage de la cigarette électronique apparait comme une sage mesure de prévention.
En pratique, le recours à la cigarette électronique, efficace dans la réduction ou la cessation du tabagisme de fumeuses ayant échoué avec d'autres solutions, ne doit pas être écarté durant la grossesse et doit être préféré à la poursuite du tabagisme. Plutôt que cette “comédie”, il aurait été souhaitable qu’il soit dit qu’il revient à chacune de décider en connaissance de cause sur la base des informations disponibles.
Références
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Comme UnAirNeuf.org et déjà plus de 15 000 personnes (en trois semaines), signez la pétition de l’Association Indépendante des Utilisateurs de Cigarette Electronique :
Lire la pétition : http://aiduce.fr/petition
Tout le monde peut participer :
Les vapoteurs sont invités à commenter avec leur expérience personnelle : date d’arrêt du tabagisme, matériel et liquides utilisés, effet sur la santé...
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Antre des colleurs de patchs, l’association Office de Prévention du Tabagisme (OFT) serait-elle devenue un repaire de vapoteurs ? Le sondage qu’elle propose depuis un an aux internautes visitant son site le laisse présumer : Avez-vous testé la cigarette électronique ?
Ce n’est pas encore un plébiscite mais ce n’en est pas loin. La cigarette électronique est en passe de devenir le premier outil de prévention du tabagisme, une révolution tabacologique, un tsunami !
Pour mémoire, ce sondage est à comparer au Communiqué de presse de l'OFT d'il y a trois ans :
Les cigarettes électroniques restent des produits ambigus et non étudiés qui sont présentés par les fabricants tantôt comme une aide à l’arrêt – alors que l’absence d’un minimum de preuve d’efficacité exigée pour revendiquer un effet thérapeutique entre sous le coup de la publicité mensongère –, tantôt comme un produit permettant de « fumer » dans les lieux clos et couverts, alors que l’on peut considérer qu’il s’agit là d’une incitation au tabagisme dans ces lieux, ce qui est aussi condamnable. Enfin les fabricants n’apportent aucune preuve que la cigarette électronique n’est pas un produit d’initiation du tabagisme.
Toutes ces allégations et insinuations auront fait long feu. Les fumeurs ont gagné, contre ceux censés les aider.
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Une étude de l’utilisation des cigarettes électroniques par des adolescents a été présentée hier à Boston (USA) à la conférence 2013 de la société savante SRNT (Society for Research on Nicotine and Tobacco). Une de ses conclusions est que les adolescents non susceptibles d’entrer dans le tabagisme semblent manifester peu d'intérêt pour la cigarette électronique.
L’hypothèse que le vapotage puisse être une passerelle vers le tabagisme, mise en avant par les tenants d’une stricte réglementation – de préférence de type pharmaceutique – n’apparait donc pas basée sur des faits. Aucune étude, que ce soit en Pologne (Goniewicz), en France (Dautzenberg) ou aux USA ne permet d’affirmer que la ecig, pour attrayante qu’elle soit, constitue une incitation à fumer du tabac.
Il se pourrait même que ce soit le contraire : l’étude envisage l’hypothèse que la cigarette électronique serait pour les adolescents une façon de ne pas se mettre à fumer du tabac. Nous en connaissons des témoignages et ceci méritera d’être exploré de façon plus approfondie en évitant auparavant de clamer ses propres fantasmes dans les médias.
Nous vous présentons ci-après le résumé de la communication [1], adapté de sa traduction par Amanda du forum-ecigarette.com [2].
Les cigarettes électroniques ont récemment gagné en popularité. Des études de prévalence chez l'adulte ont montré que la quasi totalité des utilisateurs sont anciens fumeurs ou fumeurs. L’objectif de cette étude était d'estimer la prévalence au fil du temps de l’utilisation des cigarettes électroniques chez les adolescents, et d'examiner les corrélations de cette utilisation.
Des sondages d'évaluation du tabagisme ont été menés à plusieurs reprises dans deux lycées de la banlieue ouest de New-York de 2010 à 2011. Dans le lycée A, les élèves (14 à 18 ans) ont été interrogés à trois reprises : février 2010, octobre 2010 et juin 2011. Dans le lycée B, les élèves ont été interrogés en octobre 2010 et juin 2011.
Le sondage comprenait des questions sur l'utilisation éventuelle des cigarettes électroniques et leur dernière utilisation dans les 30 jours. Les corrélations examinées comprenaient classe, sexe, origine ethnique, année de l'enquête, consommation de cigarettes dans les 30 jours précédant l'enquête, et susceptibilité au tabagisme. La régression logistique a été utilisée pour évaluer les corrélations de l'utilisation durant les 30 derniers jours.
Trois résultats sont constatés :
1- la prévalence de l’usage des cigarettes électroniques a augmenté dans le temps dans chaque lycée :
Usage passé | au printemps 2010 |
à l'automne 2010 |
au printemps 2011 |
Au moins une fois |
2,9 % | 4,2 % | 5,7 % |
Durant les derniers 30 jours | 1,1 % | 1,0 % | 2,0 % |
2- L’ utilisation des cigarettes électroniques est principalement concentrée chez les fumeurs actuels ou ceux susceptibles de fumer et,
3- Aucune différence démographique dans l'utilisation des cigarettes électroniques n’a été observée.
Ces données indiquent que l'utilisation des cigarettes électroniques dans cet échantillon a plus que doublé en 14 mois, sans différence démographique. L’expérience du vapotage est presque exclusivement concentrée parmi les fumeurs actuels et les jeunes non-fumeurs susceptibles de devenir fumeurs de cigarettes à l'avenir. Les adolescents n’étant pas susceptibles de fumer semblent avoir peu d'intérêt pour les cigarettes électroniques.
Les questions restées sans réponse sont de savoir si :
Des données supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les conséquences potentielles critiques de l’utilisation des cigarettes électroniques par la jeunesse lorsqu'on essaie d'estimer l'impact net des cigarettes électroniques sur la santé de la population.
Références
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Suite notre note précédente Bertrand Dautzenberg a mal à ses liens d'intérêts (France Inter) voici la transcription des échanges entre Pr Dautzenberg et le journaliste Éric Valmir (nous soulignons) :
Éric Valmir (EV) : Question qui est revenue très souvent aujourd'hui ; elle est à la limite logique dans un climat toujours de défiance quand il s'agit de produits pharmaceutiques avec les laboratoires. Avez-vous les uns les autres des liens d'intérêt avec les laboratoires ou les groupes qui travaillent sur le domaine dont nous allons parler ce soir ?
[Réponse de Jean-Pol Tassin, qui fait état de financements de l'industrie du tabac]
Bertrand Dautzenberg (BD) : Aucun lien avec l'industrie du tabac. Je travaille avec beaucoup de laboratoires pharmaceutiques mais je ne touche aucun honoraire ni aucun intérêt personnel dedans. Je suis libre de mes propos.
EV : Mais vous avez un lien avec tous les laboratoires en gros qui travaillent... ?
BD (lui coupant la parole) : J'ai un lien avec le gouvernement, l'OMS, avec vous ce soir et avec tout le monde. Çà dépend de ce que vous appelez un lien. Si vous appelez prendre un café avec quelqu'un et discuter, c'est prendre un lien, oui. Je discute avec des fumeurs toute la journée et je discute également avec des laboratoires mais je ne touche pas d'argent, je n'ai pas de conflit d'intérêts contrairement à tous nos décideurs.
Maintenant on est dans un milieu où le conflit d'intérêt est devenu tellement stupide qu'on ne travaille plus pour l'intérêt des patients. Moi, ce que j'essaye de faire pour mes patients qui meurent, c'est de faire le mieux pour eux. Alors que les agences gouvernementales et même le Ministre de la Santé, quand ils voient l'efficacité d'un médicament, quand ils voient qu'un médimakant (sic) est efficace mais est-ce qu'ils peut me faire des effets secondaires à moi, est-ce qu'il peut me faire des complications...
EV (prenant la parole) : Mais les auditeurs ont le droit de demander s'il y a des conflits, s'il y a un intérêt, comment il y a des relations avec les labos par exemple...
BD : Vous allez sur le site Fides, la totalité de mes conflits d'intérêts, tous les cafés que j'ai bus avec quelqu'un, tous les diners que j'ai faits, tous les transports que j'ai pu faire, tous les cours où j'ai été invité par des collègues pour faire un cours, et après on m'a dit que mon train était payé par tel laboratoire... sont indiqués sur le site Fides depuis huit ans, vous pouvez tous les lire un par un. C'est sept millions, [se reprenant] sept milliards de personnes dans le monde ont accès à toutes mes relations avec les laboratoires. Point. Mais si vous voulez, je m'en vais, si vous ne voulez pas que je reste...
EV : Mais ne vous sentez pas attaqué Monsieur, c'est simplement une simple question...
BD : Non, non, mais je ne dirai rien ce soir.
EV : Non, mais non, ne vous sentez.. vraiment, ne vous sentez pas attaqué. Je ne comprends pas.
BD : Je pense qu'on arrive... Je ne me sens pas blessé. Je trouve qu'on est dans une société qui est STUPIDE, où le conflit d'intérêt est poussé à un tel point ; l'idée qu'il y a des conflits d'intérêt, que tous les médecins sont des voleurs et que dès que les médecins veulent guérir quelqu'un, ce n'est pas pour le guérir, c'est pour toucher de l'argent, est véhiculé par la presse. C'est quelque chose de STUPIDE, c'est une contre-vérité et c'est quelque chose qui nuit à la France et aux français. Point.
EV : Yves Martinet à Nancy. Bonsoir ! Et vous de votre côté (Président du Comité National contre le Tabagisme) ? [...]
Il convient de préciser que la question de Éric Valmir est une exigence légale : le fait qu'elle ne soit pas fréquemment mise en oeuvre n'ôte rien à sa légalité. Les auditeurs ont le droit de savoir qui parle et les liens d'intérêts des intervenants professionnels de santé. Bertrand Dautzenberg a le sentiment d'être libre de ses propos : notre droit à nous est de savoir qui finance ses activités. C'est la loi commune.
Cette loi est-elle stupide comme le déclare B. Dautzenberg à trois reprises ? Elle a été décidée pour protéger les citoyens ; elle est d'ailleurs beaucoup moins sévère que ce qui est applicable (et appliqué) aux USA. Les liens d'intérêt ne sont pas une affaire de moralité et personne n'accuse B. Dautzenberg de malversation condamnable. Il s'agit d'un affaire sanitaire, de risque sanitaire.
Comme nous l'avions déjà indiqué [1, 2], il est bon de savoir quels intérêts déclare Pr Dautzenberg avec les firmes pharmaceutiques actives sur le marché des aides à la cessation du tabagisme. Contrairement à ses propos sur l'antenne de France Inter, il ne sera plus possible d'accéder à ses éventuelles déclarations d'intérêt sur le site de l'Agence ANSM (site qu'il nomme "Fides", qui ne permet pas les consultations, c'est bêta [3]). Nous avons dû enquêter auprès de l'agence pour avoir accès à ses dernières déclarations. Les voici :
Déclaration du 01/02/2013 |
Code lien | Entreprise | Activité, Produits etc... | Participation ou rémunération | Période |
CF-AUD |
PFIZER |
Paris Congrès de la Société française de tabacologie |
Inscription, pas de déplacement, pas d'hebergement | 08/11/2012 au 09/11/2012 |
CF-AUD |
PFIZER | Participation congres SRNT EU Helsinki (3 communications) | Inscription, déplacement, hébergement & repas | 21/07/2012 au 21/07/2012 |
CF-AUD | PFIZER | Invitation à parler au congrès Gyneco sur arrêt tabac | Inscription, déplacement, hébergement & repas | 02/06/2012 au 03/06/2012 |
CF-AUD |
Pierre FABRE | GEST (congrès tabac) | Aucune rémunération, prise en charge repas et inscription gratuite | 12/01/2013 au 13/01/2013 |
Source : 08.03.2013 ANSM - République Française ; édité par UnAirNeuf.org |
Qu'il nous soit permis aussi de compléter ces déclarations. B. Dautzenberg est gérant de la SàRL OFT Entreprise, qui organisait à l'automne dernier le Congrès de la Société Française de Tabacologie. Comme le savent les professionnels des sociétés savantes concernées, ces salons ne sauraient exister sans financement des industriels. C'est peut-être de façon gracieuse et bénévole aussi que B. Dautzenberg a présidé le comité d'organisation de la manifestation, mais il n'aurait pas été inutile de le préciser. C'est le comité d'organisation qui tient les cordons de la bourse...
Pr Dautzenberg travaille gracieusement dans l’intérêt des sociétés commercialisant des traitements pharmaceutiques pour le sevrage tabagique : saluons cette générosité - désintéressée selon lui - pour la cause de l'anti-tabac. Cela n'ôte rien à ses conflits d'intérêt quand il donne son avis sur la cigarette électronique par exemple : chacun est apte à en juger. Son déni n'est pas stupide, il est dramatique.
Références
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