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Interdiction de fumer : les hôpitaux inquiètent…

Interdiction de fumer : les hôpitaux inquiètent… titre l'agence de presse Destination santé du 29 mai.

Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié aujourd’hui dresse un état des lieux plutôt positif de la lutte contre le tabac en France. Seul point noir : la situation dans les établissements hospitaliers.

Et le Pr Didier Houssin, Directeur général de la Santé de noter que selon les auteurs « la taille des hôpitaux, celle des communes d’implantation et la spécialisation en psychiatrie augmentent les difficultés ». Bref les hôpitaux sont les mauvais élèves de l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Depuis la loi Veil de 1976 (plus de trente ans), la question est sur la table, sans réponse satisfaisante.

Que fait le réseau Hôpital sans tabac présidé par le Dr Anne Borgne (voir notre billet Une tabacologue prête à faire le trottoir pour promouvoir les substituts) ? Comment se fait-il qu'une majorité du personnel affirme - à l'époque de l'enquête il y a un an environ - être opposée à l'interdiction totale de fumer ?

Car le bulletin rapporte par ailleurs que, dans les entreprises, l’avis que l’interdiction totale est une bonne chose a progressé à 87,2 % chez les non-fumeurs et à 61,4 % chez les fumeurs en fin de premier trimestre 2007.

Et ces spécialistes de la santé voudraient nous donner des leçons !

Il se confirme que ces cordonniers-là sont bien mal chaussés.

Appel à témoignage de Que Choisir Santé

Le magazine Que Choisir Santé lance dans son dernier n° un appel à témoignages concernant l’arrêt du tabac, en vue de la publication d’un prochain dossier sur la question.

Unairneuf.org vous invite, fumeur ou ancien fumeur, à faire part de leur votre propre expérience et de ce que vous auriez aimé savoir plus tôt pour cesser le tabagisme.

Les new-yorkais arrêtent ... d’arrêter de fumer

Un article signé de Chuck BENNETT dans le New York Post du 14 mai 2007 nous apprend que les  new-yorkais sont moins que jamais preneurs des traitements nicotiniques de substitution distribués gratuitement par la municipalité.

-- Peut-être qu’ils arrêtent d’arrêter --

laisse t-il entendre en sous-titre

Big tobacco, publicité en baisse aux USA

Le récent rapport de la Federal Trade Commission étatsunienne indique que les industriels du tabac confirment la réduction de leurs investissements publicitaires (2005/2004 = -7,35%).

Voyons comment ce titre vous induit en erreur tout en étant scientifiquement exact.

Sur les seuls USA, leur montant s’est élevé à 14,15 milliards de dollar en 2004 contre 13,11 en 2005 (derniers chiffres connus).

Mais comme les trois quarts correspondent à des remises aux détaillants, l'investissement en marketing direct ne totalise QUE 9,1 millions de dollars PAR JOUR. 

p.s. Quand on raisonne en relatif, on peut inverser le sens des faits : ainsi en est-il de la proposition « Prenez ce produit, ça double vos chances de succès ! ». Cela n’est vrai que dans un cadre expérimental contrôlé mais pas établi concernant les tentatives des fumeurs tout venant. En étant excessif on pourrait affirmer que cela fait double zéro.

Ecrire la publicité baisse, c’est relatif aussi…

Fume c'est de l'électronique

Le journal gratuit 20 minutes du 9 mai 2007 reprend l'information concernant les e-cigarettes de notre billet d'hier. Titre évocateur : Fume, c'est de l'électronique.

Pour le mode d'emploi, je vous invite à consulter l'article Try an e-cigarette to quit smoking paru dans Gulfnews le même jour. Vous comprendrez que ce produit est bien censé aider à l'arrêt du tabac...

Pourquoi serait-ce moins efficace que les patchs et autres formes galéniques de nicotine ? Pour l'instant on ne dispose pas de preuve du contraire !

Une tabacologue prête à faire le trottoir pour promouvoir les substituts

Mardi 1er mai, C dans l’air avait intitulé son émission Les fumeurs du trottoir :

Thématique : Quel bilan tirez-vous de l'interdiction de fumer sur les lieux professionnels ? Êtes-vous favorable au fumoir ou au "zéro tabac" dans l'entreprise ? Faut-il adapter la législation du travail ? Comment ?

Yves Calvi, très en verve, est entouré du Professeur Gérard Dubois, Président de l’Alliance contre le tabac et du médecin tabacologue Anne Borgne, présidente du réseau Hôpital sans tabac, et d'autres invités non médecins. Aucun des deux professionnels de santé n'a spontanément déclaré d'intérêt au sens de l'article R 4113-110 du code de la santé publique (28/3/2007). Nous aurions aimé en être sûr : ça ira mieux en le disant.

Ce sont surtout les propos du docteur Anne Borgne que nous attendions. Nous connaissons sa propension à vanter sur tous les étals l'usage de palliatifs nicotiniques en vue de l'arrêt du tabac : nous avons été gâtés !

Nous avons appris en outre qu'il serait souhaitable de se droguer durablement avec ces palliatifs homologués pour faire face au manque durant les heures de travail. Ce n'est pas compatible avec les recommandations d'utilisation : entre utiliser des gommes pour un long voyage d'avion de 18 heures comme l'indication en a été autorisée et (ab)user de ces produits toxiques au quotidien, il y a un pas que l'on ne franchit pas impunément...

Notons aussi qu'il n'est pas évoqué que l'utilisation durable de ce qu'elle nomme 'substituts nicotiniques' puisse être inducteur d'un arrêt prévisible. Ces produits ne sont qu'une façon alternative de consommer durablement de la nicotine.

S'il faut mieux subventionner les palliatifs nicotiniques comme elle le propose à nos autorités en charge de la santé, pourquoi ne pas subventionner les cigarettes tant qu'on y est ? Avec les inhaleurs, démonstration à l'appui, on n'en est pas loin...

Le Dr Borgne explicite aussi les intentions de la corporation médicale de s'acharner sur des fumeurs non demandeurs : « Mais vous les maraboutez, c’est pas possible ! Pardonnez-moi c’est pas normal ! » s'indigne Yves Calvi provoquant.

Extraits de la transcription de la video de l'émission de France 5 ci-après, non édités.

Je vous remercie de me signaler le cas échéant toute inexactitude qui aurait pu subsister afin que je puisse la corriger.

2100 euros l'arrêt

Comme nous l'écrivions avant-hier, un raisonnement de CE1 nous amène à la conclusion que si les fumeurs suivaient les recommandations médicales pour cesser leur tabagisme, le chiffre d'affaire généré par arrêt pour l'industrie pharmaceutique atteint le modique montant de 2100 €.

Si l'on se souvient qu'un fumeur français dépense en moyenne 1400 € de cigarettes chaque année, son sevrage tabagique équivaudrait à 1,5 an de budget tabac. Intéressant hein ?

La loi sur la transparence de l’information médicale enfin en vigueur

Le décret d'application de l'article 26 de la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades (article L 4113-13 du code de la santé publique) est enfin paru au Journal Officiel du 28 mars 2007. Il aura fallu 5 ans et un mois pour que l'article de loi mettant en place la transparence de l'information médicale entre enfin en application en France, grâce au recours de l'association Formindep devant le Conseil d'État (cf. notre billet du 28 février dernier).

Voici le communiqué du Formindep de ce jour :

Le nouvel article R 4113-110 du code de la santé publique, créé par ce décret, précise que :

"l'information du public sur l'existence de liens directs ou indirects entre les professionnels de santé et des entreprises ou établissements mentionnés à l'article L. 4113-13 est faite, à l'occasion de la présentation de ce professionnel, soit de façon écrite lorsqu'il s'agit d'un article destiné à la presse écrite ou diffusé sur internet, soit de façon écrite ou orale au début de son intervention, lorsqu'il s'agit d'une manifestation publique ou d'une communication réalisée pour la presse audiovisuelle."

Le décret étend également l'application de cet article aux membres des conseils et des commissions et aux personnes qui leur apportent concours ou collaborent aux travaux des organismes suivants, même s'ils ne sont pas professionnels de santé :

- l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA)

- l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET)

- l'Institut de veille sanitaire (INVS)

- l'Insitut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES)

- l'Agence de biomédecine

- la Direction Générale de la Santé et les services centraux du ministère de la santé

- l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé)

- la HAS (Haute autorité de santé)

Ainsi chaque citoyen ou professionnel de santé est maintenant en droit d'exiger, conformément à la loi, que celui qui s'exprime publiquement sur un produit de santé révèle préalablement les liens éventuels directs ou indirects qui le lient à l'entreprise qui fabrique ce produit.

Reste posée la question des sanctions en cas de manquement à cette obligation légale de transparence. Car, on le sait bien, une loi dont le non-respect n'est pas sanctionné, est une loi inappliquée de plus.

Si l'article L 4113-13 du code de santé publique précise que les manquements à cette obligation sont punis de sanctions prononcées par l’ordre professionnel compétent, cela ne concerne que les professionnels de santé. On attend donc avec impatience les précisions et informations des ordres professionnels, médecins et pharmaciens en particulier, concernant la mise en place et le respect de ces obligations.

Pour les autres personnes, non professionnels de santé, et concernées par ce décret, les sanctions en cas de non respect ne sont hélas pas prévues.

Enfin un avantage à ne pas être ‘professionnel de santé’ ? Le Formindep affirme continuer à agir pour obtenir la pleine application de cette loi et l'étendre au-delà des professionnels de santé. Il pourra compter sur notre modeste soutien.

[Édition du 04/04/07] : lire aussi l'article de Que Choisir En Ligne sous la plume de Anne-Sophie Stamane : Lobby pharmaceutique : un pas vers la transparence.

DNF (Droits des Non Fumeurs) boude les acteurs privés

Selon son président,  « la mission confiée à DNF* par le législateur, puis par le pouvoir exécutif, notamment dans le cadre du "plan cancer", ne l'autorise pas à citer des entreprises commerciales. »

Il serait peut-être d’utilité publique qu’elle cesse de cacher au grand public l’existence de prestataires indépendants comme ceux qui sont cités en colonne de gauche sur UnAirNeuf.org. Un lecteur anonyme de son forum lui a demandé des explications : voici sa réponse.

Affichez maintenant la page d'accueil du site entreprise-sans-tabac.fr publié par Pfizer : difficile de ne pas voir le logo de DNF en pleine page, comme si ce qui était autour était du décor.

Double langage ? Quels intérêts ?

* Les Droits des Non-Fumeurs est une association militante reconnue de mission d’utilité publique, intervenant depuis plus de 30 ans, pour la protection des non-fumeurs et la bonne application de la Loi Evin.

[Mise à jour le 21 juin 2008]

Voici deux billets que vous pouvez consulter pour prendre connaissance du risque pris à citer les intérêts partagés de l'association DNF et de Pfizer France : celui d'un procès en diffamation ! J'en avais été oralement menacé, d'autres n'y ont pas échappé... En voici quelques cicatrices :

• DNF/Pfizer ou le mélange des genres (à qui nous avons emprunté la capture d'écran)
• Gérard Audureau débouté, DNF dédommagé d'un euro

A noter que DNF ne cite pas Pfizer dans sa liste de partenaires (le 21/06/08). Et aussi, l'accès au site entreprise-sans-tabac.fr requiert dorénavant un mot de passe...

Nous avons à réinventer le discours positif

Le forum du Figaro du 5 mars propose un dossier sur la santé des français.

Jean-Paul Escande, auteur de l’Antimanuel de médecine - à ne pas confondre avec un 'manuel d'antimédecine' que l'on pourrait nous accuser de constituer ici au jour le jour - se plaint que nous nous percevions misérables et angoissés pour notre bien-être futur. L’auteur attribue ce sentiment de malaise à un défaut de communication (lire ici).

" Les méthodes utilisées pour convaincre les insouciants ou ignorants d'avoir à se soumettre aux sages directives de la santé publique ne sont pas toujours empreintes de la plus grande délicatesse. Les éléphants de la mise en garde font des dégâts dans la porcelaine de l'anxiété. Les marchands de peur à visée pédagogique croient sûrement bien faire en fondant leurs messages sur la certitude que la peur du gendarme c'est le commencement de la sagesse. […]

"Enfin, l'information radio et télé réduite à l'énumération de catastrophes horribles annoncées avec des tons ou mines d'enterrement, croit-on vraiment que cela puisse favoriser la décontraction et la joie de vivre ? […] Pour ce qui concerne la santé, le problème le plus aigu des problèmes de notre temps semble bien être de peaufiner un discours neuf qui pourrait aider à transmuter le progrès collectif indéniable en joie de vivre individuelle palpable."

Jean-Paul Escande a tout à fait raison : il serait ainsi temps que les messages de culpabilisation de Tabac Info Service cessent de polluer nos ondes. En plus ils peu audibles par les fumeurs…

Il semble donc plus que jamais opportun d’extraire les messages de santé d'une logorrhée médicalisante dont l’essence est de rendre ‘malade’ des personnes qui ne l’étaient pas avant qu’on leur fasse croire. Les fumeurs ne sont malades ni dans leur corps ni dans leur tête, et certains médecins seraient inspirés à moins vociférer.

Et si la santé s’invitait à la présidentielle ?

Les questions de santé semblent bien absentes dans les débats électoraux actuels. Certains aimeraient qu'ils soient abordés par les candidats, comme le Pr Pierre CORNILLOT, éditorialiste à Votre Santé.

Nous citons ici intégralement une chronique du fondateur et ancien doyen de la Faculté de Médecine de Bobigny (93) puis président de l'Université Paris-Nord, dans le n° 90 la revue (mars 2007).

Quand ce sont des personnalités de la profession qui appellent à une réforme en profondeur, dénoncer la corruption du système médical dont les dérives sont de plus en plus flagrantes est légitime. Le cas du tabagisme qui nous intéresse ici n'est qu'un des aspects d'un problème global. Sa principale particularité est de concerner un français sur six.

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins annule le blâme du Conseil Régional au Dr DUPAGNE

Le CNOM annule en appel le blâme infligé au Dr Dupagne, à qui Dr Rozenberg reprochait de révéler qu’il était un charlatan intéressé financièrement à la vente de pseudo-traitements hormonaux de substitution pour les femme ménopausées. Le rapport bénéfice/risque de ces traitements serait défavorable.

La nouvelle est tombée ce matin. Voici les détails du jugement et l'analyse qu'en fait M. Dominique Dupagne.

Je vous avais fait part ici en octobre dernier du contentieux entre le Dr Rozenberg, président de l’AFEM et le Dr Dupagne, éditeur du forum médical Atoute.org.

C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui se battent contre l’emprise commerciale de l’industrie dont les soucis sont l’argent d’abord, la santé des patients ensuite, en option. Espérons que cette décision fasse réfléchir les animateurs de toutes ces associations médicales pseudo-savantes dont le but est d’abord commercial, sous couvert de scientificité bidon parfois.

Il n’en manque pas dans l’aide à l’arrêt du tabac… Cela me rappelle les marchands du temple, vous savez cette vieille histoire à Jérusalem…

 

Crédit photo :  site du film The Gospel of John

Dealers d’opinion médicale et conflits d'intérêts

Cinq ans après son vote, l’article 26 de la loi dite “loi Kouchner” sur la transparence de l’information médicale n’est toujours pas en vigueur faute de la promulgation de son décret d’application.

La loi relative « aux droits des malades et à la qualité du système de santé » a été votée par la représentation nationale le 4 mars 2002.

Le collectif Formindep  pour une formation médicale indépendante

au service des seuls professionnels de santé et des patients déposera le 5 mars 2007, cinquième anniversaire du vote de la loi, un recours devant le Conseil d’État, pour obtenir dans les deux mois la promulgation du décret d’application de l’article 26, sous peine d’une astreinte de 1 000 euros par jour de retard.

Conflits d'intérêt dans la recherche sur le tabagisme

Le Pr MOLIMARD a t-il financé ses recherches en tabacologie avec des fonds provenant de l’industrie de la cigarette ? Souhaitons qu’il nous réponde directement. Citons en attendant son récent et excellent "Petit Manuel de Défume" [1] au sujet de la faiblesse de recherche sur le tabagisme en France sur un sujet si important en termes de santé publique (p. 129) :

"La folie puritaine est telle que non seulement les chercheurs qui reçoivent des fonds des tabagiers se voient interdire de publier leurs résultats, mais tout contact avec l'industrie du tabac est dénoncé comme un pacte avec le diable. Or les chercheurs et ingénieurs de cette industrie sont les seuls à connaître cette plante, les secrets de fabrication des cigarettes."

On peut y déceler un aveu du Pr Molimard, qui rendent plausibles les subsides de l'industrie du tabac. A sa décharge, il ne semble pas qu'il en ait profité personnellement. Il suffit de pénétrer dans sa tanière de Villejuif pour réaliser combien son combat est sincère et désintéressé : c'est un bazar de professeur Nimbus. Molimard est habité par la recherche, médaillé pour ça, intéressé par le savoir et l'enseignement, comme il en existe encore. Il a précisément démissionné de l'association qu'il avait fondée et présidée pendant 20 ans suite au refus des institutions publiques de financer des recherches. Vous aurez compris qu'il fait exception dans ma dénonciation du charlatanisme des tabacocologues. La Société (Française) de Tabacologie est devenue un cabinet de promotion de la chimiothérapie, un repaire de médecins vantant la nicotine pharmaceutique et ses avatars sous couvert d’autorité savante.

Le laboratoire de Robert Molimard au fond d'un hopital psychiatrique banlieusard est à comparer avec le forum de 'La Maison du Poumon' où se tenait récemment Tabacologia 2007, entrée en marbre, adresse prestigieuse jouxtant le Jardin du Luxembourg, avec beaux présentoirs de médicaments oecuméniques : tous y étaient bien en évidence. Le Ministre de la Santé a applaudi.

Avec son geste de démission, Molimard, à qui l'on offrait un placard doré, s'est sacrifié sur l'autel de la lutte contre les intérêts de Big Pharma contre ceux du patient. A défaut de budgets publics il a pu chercher ailleurs : de toute façon les résultats ont été CENSURÉS ! Souhaitons qu'un jour il nous dévoile cette histoire.

Il dit courageusement dans son petit ouvrage pourquoi les palliatifs nicotiniques (et ce sera idem pour Champix°) ne sont pas une solution pour redevenir Non Fumeur. Je confirme et indique à mes clients de ne pas en user (pour être factuel, je leur rends leur chèque en demandant de sortir s'ils s'y refusent) : il se révèle que c'est une cause de rechute ! D’ailleurs nous avons dit ici que la tendance de leur ventes étaient en baisse (chiffres officiels de l’observatoire de l’OFDT).

Un médecin du travail de Sanofi-Aventis l'autre jour durant une conférence dit en public qu'il comprenait évidemment qu'un fumeur qui prend une béquille pour marcher risque la chute. Les patchs ne sont qu'une illusion : ils permettent l'abstinence temporaire mais le risque de rechute n'est pas réduit ensuite, selon nos constats de terrain auprès de mes salariés fumeurs aptes au travail.

Soit dit en passant les constats de terrain que nous faisons ne sont pas comparables aux études contrôlées réputées valables en médecine. Ces dernières se font en éliminant les cas à problème justement... Les résultats sont biaisés par la méthodologie. Et quand ils ne sont pas favorables aux intérêts du financeur de l'industrie chimiothérapeutique, ce qui est majoritairement le cas dorénavant, ils ne sont pas publiés. Le revue Prescrire s'en faisait l'écho en juillet 2006 [2]. Les recommandations de l'AFSSAPS en matière de tabagisme sont biaisées à différents niveaux par ces conflits d'intérêts, ce qui se sait parfaitement dans le monde médical.

Et quand il est prétendu que les aides médicamenteuses "doublent les chances de succès" comme une rengaine, on nous cache les scores en valeur absolue, qui restent voisins des résultats des traitements placebo. Multiplier zéro ou presque par 2, cela fera encore zéro ou preque ! Plus précisément on est dans l'ordre du "pour cent", de l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Molimard est quasiment la seule voix dénonçant cette énorme mystification pharmaceutique, et nous lui en sommes définitivement gré. Que je sache il ne cesse de dénoncer les effets nocifs du tabagisme aussi.

La médecine a perdu la boule

Le phénomène est général et j'ai assisté l'autre jour au passage devant le Conseil National de l’Ordre des Médecins d'un généraliste ayant dénoncé les propos du président de l'AFEM, association de promotion de traitements hormonaux pour la ménopause, les recommandant contre le consensus édicté par l'AFSSAPS. C'est le médecin qui denonce le fait qui passe en jugement, pas l'auteur des faits... La médecine a perdu la boule. Dans le temps le praticien ordonnait une prescription au pharmacien, maintenant c'est la pharmacie qui a le pouvoir sur la médecine moderne.

Références

1. Petit manuel de Défume (1/4) et suivants
2. La revue Prescrire, n°274, juillet 2006, Essais cliniques en France : trop de résultats non publiés

Mise à jour

Cet article a été publié dans la revue Agoravox le 06.02.2007 : http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/conflits-d-interets-dans-la-18769#forum353772

Le Pr Molimard a eu l'obligeance d'y faire ce commentaire :

Vous écrivez :"On peut y déceler un aveu de sa part..." Il n’y a pas d’aveu, puisqu’il n’y a pas eu d’interrogatoire. Dans mon ouvrage "La Fume", publié en 2003 (Editions SIDES, pages 256 à 258) je décris en détail sous la rubrique "Je plaide coupable" l’accord signé entre Madame Barzach, Ministre de la Santé, et les industries tabagières, à la suite du rapport commandé par Edmond Hervé, dont j’étais co-rapporteur. Celles-ci s’engageaient à financer de la recherche sous contrôle public par une commission dont je devais faire partie.
J’y explique comment, en anticipation de la constitution de cette commission sous l’égide de la SEITA, Philip Morris m’avait proposé de financer mon laboratoire exsangue, me permettant entre autres de prolonger la bourse d’un de mes étudiants en thèse. J’y dis comment, avec la complicité d’un des hérauts de l’antitabagisme, la SEITA avait alors torpillé l’accord Barzach, en créant une association de recherche maison dans son seul intérêt, l’ARN. Elle privait ainsi la recherche publique des millions de dollars qu’elle aurait pu obtenir de l’industrie du tabac.

Traitement de la dépendance tabagique en réalité virtuelle

Incroyable mais vrai : une entreprise française s'est mise en tête d'aider au sevrage tabagique avec des procédés utilisant la réalité virtuelle.

C'est ce que mentionne la revue Industrie et Techniques de ce mois. On pensait avoir épuisé la créativité des approches du sujet, eh bien non.

Un symposium international se tiendra en avril à Laval (Mayenne), où interviendront notamment le 19 :

Ken Graap , Virtually Better, Georgia, USA "La réalité virtuelle dans les applications cliniques: un focus sur les addictions"

Roland Jouvent , CNRS UMR 7593, Hôpital Salpêtrière, Paris, France "Des neurosciences cognitives à la présence"

 

Responsable scientifique du symposium : Evelyne Klinger,ELHIT, Lab P&I ENSAM Angers-Laval

Intéressant cette piste consistant à déprogrammer la peur face à une envie de fumer simulée par un contexte visuel, sensitif et olfactif... Mérite le détour.

Xavier Bertrand contraint de remballer ses programmes d'observance

Après une intervention remarquée du sénateur François AUTAIN, Xavier Bertrand a supprimé mercredi 24 janvier l'amendement franco-français visant, au titre d'une prétendue adaptation du droit communautaire, à permettre - sans autre forme de concertation - le suivi de médications directement par les laboratoires pharmaceutiques.

Cela aurait par exemple pu autoriser les laboratoires vendant les patchs à s'assurer que les fumeurs sous traitement respectent scrupuleusement leur traitement. Ainsi Pfizer USA est autorisé à proposer un accompagnement de 52 semaines (rien que ça !) pour l'arrêt du tabagisme avec Champix°.

Le ministre a été pris la main dans le pot de confiture : il a eu l'habileté de la retirer face à la bronca générale. Les mots de M. AUTAIN sont révélateurs de l'état de la pharmacollusion en France en 2007. A LIRE comme un thriller...
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L'avenir du médecin

Je publiais dans Agoravox le 2 janvier 2007 un papier sur les pressions qui s'exercent sur les médecins, et plus particulièrement celles dues de la globalisation du marché des produits à effet thérapeutique (ou réputés tels).

Ainsi le seul Viagra° officiel de Pfizer représente un chiffre d'affaires supérieur à 1,6 milliard de dollars par an. La puissance marketing des laboratoires, dont Pfizer est le leader, ne peut plus être combattue : la guerre de l'indépendance des prestations de médecine est perdue. Au plan économique, le libéralisme a gagné la bataille, aux dépens de l'exercice dit 'libéral' de la médecine.

Libéralisation de la médecine libérale : pot de terre contre pot de fer

Notre propos n'est qu'un des aspects de l'évolution des soins médicaux, de proximité ou spécialisés. Vous trouverez ici sous la plume de Jean-Pierre Legros une analyse plus complète. Non c'est là qu'il faut cliquer ! Qu'en pensez-vous ?

Tabac Info Service : peu prisé !

Le bilan de Tabac Info Service, service public de prévention sous l'égide de l'INPES, fait écho au bilan des ventes de traitements médicamenteux (cf. notre billet précédent Prévention du tabagisme : bilan pas fameux !)

Voici l'évolution des chiffres d'appels :

	2003	2004	2005	2005/2004	2005/2003
Appels	40271	45454	34029	- 25,1 %	- 15,5 %

soit en moyenne en 2005 : 2835 appels par mois pour environ 12 700 000 de fumeurs, soit un ratio de 0,0213 % (les décimales comptent…). Source : OFDT 19 octobre 2006

Avec les campagnes publicitaires sur le tabagisme passif et les mentions sur les emballages depuis 2003, on peut penser que c'est bien peu.

Remarquez, cela arrange les prestataires privés comme nous : Tabac Info Service refuse d'orienter les employeurs vers nos prestations de conseil et de formation ou encore de mentionner notre existence. Voila qui relève d'un souci bien compris de la santé publique... Info Service ou Un Faux Service ?

Pour une information médicale indépendante de l’industrie pharmaceutique : soutien au Dr DUPAGNE

Le Syndicat de la Médecine Générale vient de communiquer son soutien au Docteur DEPAGNE, qui avait affirmé inacceptable que les messages diffusés aux professionnels et au grand public par de nombreuses associations médicales, tiennent lieu de politique de santé publique. Et le SMG d'enfoncer le clou : Comptez-vous mettre enfin un terme à la désinformation des professionnels du soin et des citoyens par les lobbys pharmaceutiques et mettre en place une politique indépendante de recherche et d’information sur les choix thérapeutiques ?

L'affaire concerne un conflit d'intérêt à l' Association Française pour l’Etude de la Ménopause (AFEM) et son Président le Dr Henri Rozenbaum. Pour le docteur Dupagne, cette association émet des recommandations trop liées au commerce de traitements hormonaux n'ayant pas fait le preuve de leur efficacité. Il est sanctionné pour l'avoir fait savoir sur son site web Atoute.org qui est un site spécialisé dans les forums médicaux.

Atoute.org héberge également des informations sur l'évolution de la profession médicale et de son éthique (malmenée par les intérêts financiers de l'industrie du médicament). C'est aussi en France le principal forum d'échange entre fumeurs en cours d'arrêt.

Cette collusion entre les marchands et certains faiseurs d'opinion n'est même plus cachée. Le déplacement de notre vice-président de l'Assemblée Nationale à Rome pour constater le respect de l'interdiction de fumer dans les bars, restaurants et discothèques par nos voisins a été (partiellement) financée par le laboratoire GSK. Ce même laboratoire, associé à Pfizer a sponsorisé la dernière Conférence Internationale sur le Tabagisme (CIFCOT II) qui s'est tenu à Paris ainsi que des 'groupes d'études' de parlementaires. Les associations médicales bénéficient de soutien financier observable sur leurs sites internet, etc...

La revue Prescrire (26, 270, p. 213-214, mars 2006) rendait compte du conditionnement des professionnels de santé dès l'Université. Une étude menée au sein de huit établissements étasuniens (JAMA 2005; 94 (9) : 1034-1042) montre que les étudiants de troisième année bénéficient en moyenne d'un événement sponsorisé ou d'un cadeau ... chaque semaine (!!), sous le regard bienveillant de leurs professeurs.

Il ne faut pas en vouloir à l'industrie pharmaceutique de s'insérer dans une compétition économique globale (et âpre). Ce qui manque, et cette décision du Conseil de l'Ordre le manifeste de façon éclatante, ce sont des contre-pouvoirs. Les régulations ne sont plus faites par les politiques aux trajectoires hasardeuses, au gouvernement comme au parlement. L'AFSSAPS ne dispose pas de l'autonomie financière face au marketing 'viral' des laboratoires et dépend pour une bonne part de leurs financements pour réaliser ses évaluations, etc... Notre médecine a perdu la tête, il n'y a plus personne pour la piloter de façon indépendante dans le sens de l'intérêt premier des malades.

Pour notre part nous continuons à affirmer que les recommandations médicales pour l'arrêt du tabac sont biaisées par de tels intérêts : sur le terrain, chez Total, Veolia, Siemens, AGF, Carrefour, ... les DRH ne font plus confiance aux allégations de l'Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) ou de Tabac Info Service. Les prestataires privés non médicaux (cf. liens ici en colonne de gauche) font mieux, plus vite; en s'exposant - eux - à la sanction du résultat. La consommation de cigarettes a repris en 2006 : bilan révélateur de l'action de nos 'autorités de santé'. Cette autorité elles la perdent : le marché comme le grand public ne les suivent plus...

Tabac et tabagisme : comment en finir avec ça au travail ?

Pourquoi ce blog ?

C'est la date du 31 mai qui a été choisie pour être la journée mondiale sans tabac : symboliquement je profite de cette occasion pour mettre sur la place publique ce que j'ai appris depuis quelques années concernant le tabagisme.

Je propose ce blog comme un outil de dialogue, d'exposition et de critique, d'enrichissement continu. A terme il en sortira un ouvrage que je projette d'éditer pour aider les salariés et leurs employeurs à éliminer le tabagisme au travail, comme le veut la réglementation en vigueur. Si on lit attentivement le code du travail et le code de la santé publique, aujourd'hui, fumer ou travailler il faut choisir !

Le point central de mon approche est de contester le dogme médical en matière d'arrêt du tabac. La médecine est médiocre avec les prétendus 'traitements' dont elle dispose, basés sur la chimie. Pour une raison simple à comprendre : fumer n'est pas une maladie; c'est un comportement qui peut avoir à (long) terme des conséquences néfastes pour la santé physique et psychique. Mais pour la plupart des fumeurs le problème à régler est celui d'une dépendance, d'une addiction dit-on maintenant plus globalement encore. On ne guérit jamais totalement d'une addiction : on apprend à vivre avec son souvenir et ses traces.

Le difficulté pour le fumeur n'est pas vraiment d'arrêter ;
elle est surtout de ne pas reprendre.

Le projet éditorial de UnAirNeuf.org

Nous procéderons progressivement, avec des billets réguliers et j'espère vos remarques, commentaires, suggestions. Pas à pas nous décortiquerons le phénomène du tabagisme, pourquoi le fumeur fume contre sa volonté et son désir profond, pourquoi il semble si problématique de se défaire de cette dépendance furtive et bien légale.

Nous nous positionnerons comme nous en avons l'habitude, en ne traitant pas les fumeurs et les fumeuses de 'malades' et encore moins de handicapés mentaux : ces gens-là doivent être pris en charge par les personnes formées pour s'en occuper. Ce n'est pas notre cas.

Nos interventions se faisant auprès de salariés, nous supposerons les fumeurs aptes à travailler et a priori en bonne santé. Dans ce contexte nous établirons que les approches accessibles à la science médicale ne sont pas très efficaces et qu'il y a mieux à faire.

Il ne s'agit pas d'attaquer la compétence d'un thérapeute ou d'un tabacologue en particulier; d'ailleurs certains bricolent assez bien - comme nous - et ont des résultats appréciables. Mais cette performance n'est pas alors due aux pratiques médicales faisant référence, mais à une autre forme de savoir que nous tenterons de décrypter. Globalement notre analyse fera appel aux sciences humaines et notamment aux sciences de l'éducation que nous connaissons quelque peu.

Nous tenterons aussi de déterminer le poids relatif des facteurs d'environnement : la société, l'employeur, le management intermédiaire, les proches, les amis, etc... Ils sont essentiels et ceci ne s'étudie pas en centre hospitalier. Nous verrons qu'à les prendre en compte il y a beaucoup à gagner. Merci de vos propositions.

À propos de l'auteur

De formation Ingénieur Chimiste, complétée il y a une dizaine d'année par un DESS dans les Sciences Humaines (en Formation précisément), j'ai été moi même longtemps fumeur, jusqu'à la bascule du siècle. J'ai eu la chance, malgré une dépendance au tabagisme assez puissante, de cesser de fumer sans difficulté, sans souffrance ni tracas... ni prise de poids (tout ça c'est lié évidemment).

Les hasards de la vie m'ont amené à intervenir auprès de fumeurs, particuliers ou dans le cadre d'opérations collectives en entreprise. Cela répondait à mes questionnements sur la capacité à assurer l'efficacité des processus de changements humains. Cesser de fumer est une vraie rupture dans la vie d'un fumeur dépendant. Cela marque une vie comme un mariage ou le décès d'un parent.

J'ai appris comment faire, comment reproduire cette expérience particulière consistant à vivre sereinement la période dite de sevrage. J'ai tâché de comprendre comment la méthode que j'étais chargé de diffuser (sans trop y toucher) fonctionnait, quels en étaient les principes actifs. Et j'ai consacré beaucoup de temps et de rigueur à observer, évaluer les paramètres de l'action.

Vous pouvez consulter notre déclaration d’intérêts (dernière maj : 05.01.2012) et nous contacter par messagerie via la page À propos.