UnAirNeuf.org

Brèves tabagisme 2009 #3

• Est-ce que l'avertissement "Fumer tue" tue l’envie de fumer ?
• Impacts sanitaires de la pollution atmosphérique urbaine
• American Lung Association of California Pushing for Smokefree Sidewalks; Nova Scotia Town Follows Just That Advice
• En vrac : un nouveau concept, un site, un livre
• Arrêt du tabac, sécurité sanitaire du Champix 
• Un médecin de l’Hôpital parrainé par une firme pharmaceutique

Brèves tabagisme 2009 #2

• Les anticlope sont dans le collimateur de la droite genevoise
• Ontario - Autre offensive contre le tabagisme
• La France sur la voie de l'apartheid ?
• Identité Produit de la Ville: Céréales pailles
• Genève - Le Grand Conseil adopte une loi qui tolère les fumoirs
• Gommes à mâcher et comprimés prennent le pas sur les patchs

Prévention du tabagisme : gag à l'OMS

Nous disons sur unairneuf.org que les stratégies médicales peuvent être contre-productives pour la prévention du tabagisme. Un nouvel exemple, un gag, nous est rapporté ce matin par le bulletin de l'Organisation Mondiale de la Santé.

Un programme éducatif pour la santé a été mené en Iran et son efficacité évaluée par rapport à une zone témoin. Bilan : pour le régime alimentaire, au bout de quatre ans, les évolutions par rapport au score de référence moyen différaient favorablement entre zones d’intervention et zone témoin.

Mais à la fin de la troisième année, le tabagisme quotidien avait baissé de 0,9 % dans les zones de l’intervention mais de 2,6 % dans la zone témoin n'en bénéficiant pas. Il est précisé que cet écart n’est pas statistiquement significatif.

Bravo à l'honnêteté de ces intervenants, qui doivent sans doute se gratter un peu la tête...

Référence

Nizal Sarrafzadegan et al., Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé ; Volume 87, janvier 2009, 1-80.
Les interventions pour modifier le mode de vie fonctionnent-elles dans les pays en développement ? Résultats du Programme pour la santé cardiaque d’Isfahan en République islamique d’Iran

Brèves tabagisme 2009 #1

Avec 2009, unairneuf.org inaugure les brèves, une nouvelle rubrique de suivi des actualités.

Nous y citons différentes informations liées aux remèdes au tabagisme avec un résumé succinct, en vous invitant à y apporter vos commentaires.

• Fument-ils en dormant ?
• "Nous les fumeurs, nous servons de tête de Turc"
• Le lobby anti-tabac donne envie de fumer
• Substituts nicotiniques : le boom attendu n'a pas eu lieu
• Un an d’interdit et des fumeurs toujours accros
• A New Cigarette Hazard: ‘Third-Hand Smoke’

Forte augmentation du nombre de fumeurs en Belgique en 2008 : une autre stratégie est possible.

Après l'OFT qui se plaint que le tabagisme n'ait pas baissé en France suite à son interdiction dans les lieux publics [1], c'est au tour de la Fondation Belge contre le Cancer de constater un accroissement du nombre de fumeurs [2] ! D'ailleurs c'est peut-être aussi le cas en France, les chiffres de vente de tabac en France étant étales et la vente parallèle en augmentation...

Pour la première fois depuis six ans en Belgique, le pourcentage de fumeurs quotidiens augmente. Il serait passé de 27 % en 2007 à 30 % en 2008. Comme cela en est devenu une manie tragi-comique si elle ne prêtait pas seulement à pleurer. Car…

La Fondation demande PLUS de ce qui n'a PAS marché :

• plus de signalisation de la ligne Tabac Stop,
• plus de nouvelles initiatives anti-tabac, etc.

" La ligne Tabac-Stop est une ligne téléphonique d’informations et de conseils qui répond aux questions relatives au sevrage tabagique et propose un accompagnement adéquat. " écrit-elle. Apparemment la moitié des fumeurs belges ignorent superbement jusqu'à son existence, signalée sur un paquet sur sept. Mais que faire mon dieu ? C'est à damner un saint !

Comme pour la France, il serait temps que les professionnels de santé rendent leur tablier avec l'immense majorité des fumeurs qui ne sont pas preneurs de leurs services, même fournis gratuitement (en Belgique l'appel au service téléphonique est gratuit).

Nos propositions de rupture peuvent sans doute y être transposées [3]. Pourquoi continuer - dans ces temps de récession - à dépenser des budgets qui non seulement ne sont pas efficaces mais sont, en Belgique, contre-productifs ! Le subventionnement de ces associations de défense d'intérêts médicaux  fait du tort aux prestataires privés qui sont eux sanctionnés par les lois du marché et ne coûtent pas un centime au contribuable.

À qui profitent ces communiqués ? A la promotion de la santé publique ou bien aux intérêts de quelques uns en blouse blanche ? Il existe des cliniques privées, pourquoi les centres de tabacologie privés sont-ils damnables et méprisés ? Pourquoi les services officiels d'information continuent stupidement de faire comme si c'était un ramassis de charlatans ?

• Le service public a un sens quand le marché ne remplit pas son rôle ; 
• en matière de tabagisme les prestataires privés existent, sont efficaces et appréciés, et les autorités s'évertuent à les tenir sous le boisseau. C'est le monde à l'envers, du protectionisme et du corporatisme.

Nos souhaits pour 2009, Mr Sarkozy ? Laissez-nous travailler plus ! Les fumeurs en mal de solutions y gagneront.

Messieurs et Mesdames du corps médical, vos petites pilules ne peuvent pas grand chose contre une dépendance aussi complexe. Il serait déontologique de reconnaître vos limites en psychologie et de vous associer avec des personnes en ayant acquis quelque compétence académique.

Mme Bachelot, faites évaluer et réviser votre prétendues recommandations sur les aides à l'arrêt, ostensiblement orientées pour faire écouler de pseudos-médicaments : vous gagnerez la reconnaissance des fumeurs. Et faites l'économie de ces gri-gris inefficaces dans la vraie vie : la santé publique y gagnera.

Références

1. Les Français fument toujours autant
2. Communiqué de presse de la Fondation Belge contre le Cancer, 4 décembre 2008, (téléchargement .doc 1,1 MØ)
   Forte augmentation du nombre de fumeurs en 2008
3. Tabagisme : neuf recommandations de rupture pour 2009

À lire sur le même sujet

• Homoimbecillus : La débâcle des anticlopes 
• Et les 38 autres articles de la catégorie Politique France

Un Air Neuf vous souhaite une Bonne Année 2000-Neuf

Afficher la présentation SlideShare ou charger la vôtre. Crédit : V. Delobelle.

Noël au balcon

Ce sera un Noël au balcon : c'est mieux pour tous les fumeurs à qui nous souhaitons un Joyeux Noël !

The last smoke, souvenir de tabagisme élégant de Garance Doré
(avec nos félicitations pour son arrêt franc) 

** Et Bonnes Fêtes à tous ceux qui vous entourent **
**             dans la tolérance et la complicité         **

La nicotine pharmaceutique est dangereuse

Les substituts nicotiniques sont dangereux : c'est la leçon de l'empoisonnement à la nicotine d'un groupe de 15 collégiens ayant pris un sachet de tablettes de nicotine pour des bonbons à la menthe [1, 2].

Comme le rapportait Var Matin récemment, sept élèves de troisième de Saint-Maximin ont dû être hospitalisés sur les hôpitaux d'Aix-en-Provence et d'Aubagne après s'être intoxiqué avec des médicaments NiQuitin° destinés à l'aide au sevrage tabagique.

Un médecin du Service médicale d'urgence régionale (SMUR) et pas moins que que six ambulances de sapeurs-pompiers ont été mobilisés sur place en urgence.  Sept collégiens ont été mis en observation : leurs jours ne sont pas en danger ont déclaré les services de secours. Huit autres élèves, ainsi que le professeur, ont été autorisés à regagner leur domicile. Tous avaient été pris de maux de tête et de vomissements après avoir sucé des substituts nicotiniques mentholés achetés le matin même par l'un d'entre eux dans une pharmacie.

La nicotine est un poison violent,
mortel à dose plus faible que la strychnine.
Il y a dans un paquet de 20 cigarettes du marché
assez de produit pour envoyer quatre adultes ad patres.

Les effets de la nicotine sur le corps

Une overdose de nicotine peut rapidement être fatale. Elle se manifeste par des :

• Nausées
• Palpitations
• Céphalées (mal de tête)
• Insomnies
• Diarrhées
• Lipothymies (malaise, vertige, évanouissements, vapeurs...)
• Bouche « pâteuse »
• Impression d’avoir trop fumé

Morale de ce fait divers...

1 - La nicotine est un produit âcre, au goût infect qu'il faut masquer (ici avec un arôme menthol). C'est une des raisons pour lesquelles la présentation sous forme de timbre transdermique est devenue plus courante.

2 - NiQuitin comprimé ne doit pas être utilisé chez les moins de 18 ans sans consultation médicale préalable (cf. fiche Vidal). Ce paquet de comprimés (pris pour des bonbons  ?) devait être en vente 'devant le comptoir' : malgré tout le pharmacien aurait dû refuser la vente à un mineur sans prescription.  Tabac comme nicotine pharmaceutique : pas pour les moins de 18 ans !

3 - L'efficacité clinique des palliatifs nicotiniques pour l'aide au sevrage tabagique de mineurs n'a pas été établie. La vente de ce produit était de toute façon injustifiée.

4 - La fiche produit prévoit que l'arrêt du tabagisme doit avoir lieu avant consommation. Les palliatifs nicotiniques ont été pris pour des bonbons, ce qui est dangereux on l'a vu.

5 - La recommandation est de 8 semaines minimum de traitement. Cependant, même sous forme de patch, la durée d'usage moyenne reste limitée (deux à trois semaines). Cette durée n'est pas suffisante  pour entraîner l'abstinence selon les constats cliniques. Cette mauvaise observance n'est pas causée un problème financier : le constat en est fait de façon similaire dans le cas où les produits sont fournis gratuitement...

Ainsi les substituts nicotiniques n'ont pas la faveur des fumeurs, qui abandonnent cette solution après un essai premier infructueux [3]. Autant en faire l'économie ou investir autrement.

[Mise à jour 06/11/2015]

La toxicité de la nicotine, basée sur des expériences douteuses remontant à 1856, a été remise en question récemment. Nous en avons fait état en 2014 : 

• Combien faut-il de nicotine pour tuer un être humain ? Des auto-expériences douteuses au XIXe siècle sont à l’origine de la dose létale communément acceptée

En pratique, le gramme est mieux adapté que le miligramme pour l'estimation de la dose létale par absorbtion pour l'homme adulte. Les cas de suicide réussi avec la nicotine sont exceptionnels. Le caractère fortement répulsif (et vomitif) du produit empêche que ses effets soient autres que transitoires, restant généralement sans conséquences. 

Concernant les liquides à vapoter sur le marché, la concentration en nicotine est faible. Dans un flacon de 10 ml dosé à 20 mg/ml (soit 2%), la quantité totale de nicotine est de 0,2 g.

Références

1. Var Matin 17/12/08 Quinze collégiens intoxiqués aux
   « bonbons » anti-tabac à Saint-Maximin
2. AFP via Le Monde 16.12.08 | 14h25 Des collégiens du Var vraisemblablement intoxiqués aux cachets anti-tabac 
3. TØNNESEN Ph. et al. Recycling with nicotine patches in smoking cessation; Addiction, Volume 88 Issue 4, Pages 533 - 539 Published Online: 24 Jan 2006

À lire sur le même sujet

• Début d’un débat public entre tabacologues respectables enfin
• Dr KHALATBARI : Lettre ouverte d'un médecin tabacologue aux médecins fumeurs
• Parole intéressée
• Liquid smoking : sans nicotine

et aussi...

1. 16 Children Hospitalized After Eating Nicotine Lozenges (Chicagoist, 20.02.2013)

 

TICAP organise sa première conférence mondiale sur la prohibition du tabac

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

La première conférence internationale contre la prohibition de TICAP aura lieu au Parlement Européen de Bruxelles les 27 et 28 janvier prochains. 

La Coalition Internationale contre la Prohibition (TICAP) annonce sa première conférence mondiale les 27 et 28 janvier 2009. Compte tenu de l’actualité et de l’importance du sujet, la conférence inaugurale a retenu le thème de la prohibition du tabagisme.

Il est regrettable que la dénormalisation du tabac se fasse aux dépens de nombreux droits des citoyens, ce qui crée  des répercussions économiques immédiates et dévastatrices ainsi qu’un dangereux précédent.

La Conférence ‘Interdiction de fumer et désinformation’ se tiendra au Parlement Européen de Bruxelles. Les sujets abordés comprennent :   

• l’impact des interdictions de fumer,   
• les études sur l’exposition au tabagisme passif,
• l’influence de l’industrie pharmaceutique et,
• les politiques publiques de prohibition.

TICAP est une fédération de plus de 20 organisations non gouvernementales du monde entier partageant la conviction que toute forme de prohibition est un danger pour la démocratie et pour la liberté. Dès qu’un libre choix individuel est supprimé, des intérêts privés s’enrichissent et le contrôle étatique réduisant les libertés des citoyens s’accroit. 

L’objectif de cette conférence pour TICAP est de poser les fondations d’une opposition mondiale concertée à la prolifération de politiques publiques basées sur des résultats scientifiques douteux et des institutions de santé publique devenues le bras armé d’un contrôle contraignant des citoyens.

Thèmes abordés pendant la conférence :

1. Impacts des lois anti-tabac qui découlent de la désinformation
2. Tabagisme passif et épidémiologie
3. Toxicologie et qualité de l’air
4. Idéologie de santé publique et lutte anti-tabac
5. Politique des firmes pharmaceutiques en faveur de la prohibition du tabac

Références

• TICAP : http://www.antiprohibition.org/ 
• Contact Presse : [email protected] 
• Téléphone: + 44 7981932552

Programme et intervenants de la conférence : pdf (en anglais), 80 Ko   

[Édition 23/01/09] La conférence a été interdite par le Bureau de l'Union Européenne...

[Édition 02/10/10] Avertissement

• Unairneuf.org est un site relatif aux remèdes au tabagisme.
• Unairneuf.org ne vise pas plus la promotion du tabac que celle de la nicotine !
• Cet article, comme l'ensemble du site, est sans lien d'intérêt avec les industriels ou distributeurs de ces produits, susceptibles de générer ou entretenir une dépendance durable.

Centres de tabacologie médicale : des résultats bien médiocres

A l'approche de la grand messe de la tabacologie française, il est opportun de jeter un œil sur les statistiques d'efficacité des centres spécialisés en tabacologie médicale. Les chiffres détaillés pour la France sont disponibles sur le site du SPIM [1, 2]. L'évaluation des centres est basée sur l'informatisation du dossier de prise en charge du fumeur élaboré selon les avis conjoints d'un comité d'experts et de l'INPES [3] et fait suite à la circulaire du 3 Avril 2000  DH/EO2/DGS/2000/182 relative à la lutte contre le tabagisme.

Au 30 août dernier, 81899 dossiers avaient au total été enregistrés par les centres rapportant leur activité, avec une moyenne entre 10 et 20 nouveaux fumeurs consultant par centre chaque mois.

Voici les chiffres pour 2008 (au 30 août) : pour 14143 dossiers inclus

Arrêts confirmés	hommes	femmes
à 3 mois	182	158
à 6 mois	182	186

Résultat : 2,4 % d’arrêts à 3 mois et 2,6 % à 6 mois

Il convient de préciser que ces résultats sont ceux concernant la France entière : 368 arrêts confirmés pour plus de 14 000 consultations, un par jour calendaire (à rapporter à un marché de plus de 10 millions de fumeurs dépendants).

Il convient toutefois de relativiser :   

• Seuls 100 centres sur plus de 500 officiellement reconnus publient leurs résultats. Ceci dit, il serait surprenant que ce soient les plus mauvais qui communiquent le plus spontanément leurs dossiers...   
• L'immense majorité des fumeurs venus en consultation sont rapidement perdus de vue soit par refus de répondre, soit parce qu'ils n'ont pas été suivis dans la durée ; le sens que l'on peut donner à ces statistiques est problématique ;
• Quelques centres (Clermont-Ferrand, Montpellier) communiquent des chiffres considérablement plus favorables. 

Nous nous demandons ce que pourrait en dire Mme Bachelot-Narquin lors de son discours d'ouverture : globalement avec des chiffres aussi médiocres, cela mérite un sérieux remontage de bretelles ! Il pourrait bien y avoir matière à une remise en question de la façon dont les fumeurs sont pris en charge par les organisations médicales, si la bonne volonté des intervenants ne fait pas de doute.

Références

1. Le SPIM (Laboratoire de Santé Publique et Informatique Médicale) est un laboratoire universitaire de la faculté de médecine Paris 5 - Faculté de médecine Broussais/Hôtel Dieu. Responsable scientifique : Professeur Joël MENARD
2. Toutes les statistiques depuis l'origine : https://cdtnet.spim.jussieu.fr/servlet/public/statstargetchoose
3. CDTnet : Site internet du projet CDT. Dossier informatisé des Consultations De Tabacologie, né de la volonté du Ministère de la Santé d'évaluer l'activité des consultations de tabacologie au sein des établissements hospitaliers français. Le projet CDT s'adresse aux personnels médecins, infirmières, etc. et en particulier à ceux des consultations d'aide médicalisée au sevrage tabagique. 

La crise est là : le fumeur encore plus à la peine

La crise est là, le fumeur encore plus à la peine. Les temps difficiles ne sont pas favorables à l'arrêt du tabac.

L'American Legacy Foundation annonce les résultats d'une enquête : le stress de la crise financière a entrainé un effet clair et immédiat sur les fumeurs [1]. Un quart des fumeurs américains stressés par la crise économique augmentent leur consommation de tabac au quotidien.

Soixante-dix-sept pour cent des fumeurs actuels rapportent un niveau de stress augmenté en raison de la crise économique et les deux tiers de ces fumeurs affirment que ce stress a eu un effet sur leur tabagisme.

Ces nouvelles données indiquent que les fumeurs souffrent plus que jamais. Le stress est à l'origine :

• du report de tentatives d'arrêt,
• d'une augmentation du nombre de cigarettes fumées,
• de passage à une marque moins chère au lieu de cesser de fumer.

En outre, certains anciens fumeurs déclarent avoir recommencé à fumer suite à la tension sur leur situation financière.

Parmi les conclusions de l'enquête :

1. Un quart des fumeurs sous pression à cause du contexte économique affirme que ce stress les a incité à fumer plus (31 % des femmes et 17 % des hommes).
2. Les fumeurs ayant un faible niveau des revenus sont particulièrement touchés par la crise. Les fumeurs avec un revenu de moins de 35 000 $ par foyer signalent à 38 % fumer plus de cigarettes par jour à cause de l'état actuel de l'économie, à comparer à ceux dont le revenu familial va de 35 000 à 74 900 $ (24%) et ceux avec des revenus de 75 000 $ ou plus (13 %).
3. En outre, 20 % des fumeurs à revenu moyen ($ 35 000 <––> 74 900) ont repoussé une tentative d'arrêt à cause de leur soucis économiques, 14 % de ceux avec les revenus de moins de 35k $ à hauteur et 6 % de ceux à revenu supérieur (foyer à plus de 75 000 $ de revenu annuel).
4. 29 % des chômeurs fumeurs en difficultés financières ont indiqué fumer plus de cigarettes par jour, plus que les fumeurs à temps plein ou non salarié (17 %).

« Ce n'est pas un secret que le stress est un facteur important dans le tabagisme », commente le Dr Cheryl Healton, présidente et directrice générale de la fondation. Il est difficile de réussir à arrêter de fumer lorsque des questions comme la sécurité de l'emploi, l'incertitude quant à l'avenir ou les inquiétudes pour votre famille et vos amis vous empêchent de disposer de toutes les ressources nécessaires pour s'affranchir de cette terrible dépendance. »

• L'enquête a révélé que 7 pourcent des fumeurs interrogés avaient repris la cigarette en raison de la crise économique.
• En outre, 9 pourcent des anciens fumeurs déclarent avoir été tenté de recommencer à fumer.
• Encore plus révélateur, 13 pourcent des fumeurs ont affirmé que leur préoccupation au sujet de l'économie les a incité à reporter leur projet de cesser de fumer.

2375 adultes américains âgés de 18 ans et plus, dont 1347 fumeurs ou anciens fumeurs ont participé à l'enquête conduite par Harris Interactive.

L'American Legacy Foundation a été créée à la suite de l'accord de novembre 1998 conclu entre les procureurs généraux de 46 États, les cinq territoires des États-Unis et de l'industrie du tabac. Son budget annuel pour la prévention du tabagisme dépasse les 100 millions de dollars.

Référence

1. Communiqué de presse 07.11.08 Current Economic Situation Prompts Increased Smoking, Delay in Quit Attempts; Middle and Low-Income Americans Hit Hardest

A lire sur le même sujet

• Arrêt du tabac pour les pauvres

Nos enfants nous accuseront...

Une amie écolo nous a entraîné à voir le documentaire Nos enfants nous accuseront... N'étant que modérément impliqué dans ce mouvement, nous l'avons fait par amitié. Eh bien nous ne le regrettons pas : si le sujet n'est pas a priori excitant, le film est vraiment superbe, de bout en bout. Des photos émouvantes justifiant un grand écran, un traitement précis sur le fond et motivant dans la forme. Allez voir ce film sans tarder, avec ou sans enfants !

La bande-annonce commence par un extrait d'une conférence de l'Unesco : la pollution agro-environnementale est un facteur de maladies ayant dépassé le tabac y est-il rapporté. Un agriculteur fumeur atteint du cancer, est-ce à cause des produits toxiques ou du tabac ? Il ne s'agit pas ici de minimiser l'influence du tabagisme, même si certains mettent en question son importance, comme le Dr Belpomme.

Le message que nous avons pour notre part tiré de ce film est que les mêmes lobbys tout puissants sont à l'œuvre, et qu'une sursaut populaire doit se manifester pour ne pas ruiner nos santé à cause de leurs profits. L'industrie pharmaceutique fait tout pour éviter l'aide psychologique aux fumeurs afin de privilégier l'approche pharmacologique : ce n'est pas l'intérêt du fumeur...

Vive l'arrêt du tabac "Bio", c'est-à-dire sans chimie !

Nos enfants nous accuseront...
par Alchimie33

Obama fumeur : la volonté ne gagne pas

Félicitations à Barack Obama, qui n'aura pas de mal à gouverner mieux que son prédécesseur sevré de son alcoolisme. “C’est comme la fin d’une guerre.”

À Barack Obama largement élu, il reste la difficile tâche de se libérer définitivement de sa dépendance au tabagisme.

Certains pensent ou affirment qu'il faut de la volonté pour cesser de fumer. Le nouveau président des USA en a fait preuve à profusion : à l'évidence cela n'aide pas.

Les fumeurs ont de la volonté. Il se pourraient même qu'ils en aient plus que la moyenne : il faut un esprit volontaire pour avaler ses premières bouffées suffocantes et nauséeuses... Une tactique est bigrement plus efficace pour s'affranchir de sa dépendance au tabac : l'arrêt franc, qui n'a rien à voir avec la volonté, au contraire [1, 2]:

1. Par la volonté on "tient"... un certain temps, souvent obsédé par les frustrations ;
2. Inversement par arrêt franc on "lâche" : c'est la façon la plus simple et sereine de redevenir non fumeur.

On ne peut pas gagner la guerre contre le tabac,
il est donc plus sage de faire la paix avec lui.

Références

1. Introduction à l'Arrêt franc dans Wikipedia
2. Knol arrêt du tabac

Lire aussi

• Obama accro aux Nicorette

• Désir et arrêt : sésame mais fausse clé

• Les fumeurs bien portants sont des malades qui s'ignorent

Talibantitabac

Un talibantitabac est une personne s'étant entichée d'asservir le monde entier à l'abstinence tabagique.

Pour parvenir à ses fins, le talibantitabac bénéficie d'aides financières généreuses provenant de fonds spéciaux et de fondations liées aux entreprises du médicament. Il échange surtout sur internet, via des réseaux comme Globalink et Tobacco Control et coordonne les diffusions d'informations conformes à son objectif aux medias et aux responsables politiques sans se soucier de leur validité scientifique. Les talibantitabacs agissent généralement sous couvert d'honorables alibis hygiénistes et de santé publique.

Il est supposé que l'état-major des  talibantitabacs est abrité à proximité de Genève, siège de l' Organisation Mondiale de la Santé, dans des grottes d'affinage de gruyère (aérées).

Le but du talibantitabac n'est pas d'aider le fumeur dépendant, ce dont il est bien incapable, mais de l'éra-diquer comme un nuisible. Pour cela tous les motifs sont bons,  - " Making smoking history " - justifiant tous les moyens même ceux irrespectueux de la démocratie et des droits de l'homme.

Tobacco talibans have no regard for personal liberty...

beyond their own.

Quasi monopole de Pfizer sur les prescriptions d'aides au sevrage tabagique

Au total, le business des produits pharmaceutiques pour le tabagisme représente environ un bon milliard de dollars aux États-Unis seulement. La répartition du chiffre d'affaires des produits pharmaceutiques prescrits pour le tabagisme aux USA en 2007 a été publiée dans Business Week le 7 juillet dernier dans un article ayant fait quelque bruit.

Ces chiffres correspondent aux prescriptions médicales, le CA des gommes de nicotine de marque Nicorette étant celui des ventes devant le comptoir, et non compris celles réalisées par Wall Mart (1er groupe de distribution mondial, ne communiquant pas ses résultats détaillés).

Ainsi le chiffre de $4 million pour Nicoderm (GSK), ne tient pas compte des $72 million de ventes devant le comptoir (hors prescription).

Source : IMS Health Information Resources ; une dizaine d'autres présentations commerciales ne sont pas incluses dans ce tableau.

Autres articles sur le même thème

• Champix champion $
• Champix plafonne déjà
• Knock ou le triomphe de la Pharmacie : parlez-en à votre médecin

L'arrêt du tabac pour les pauvrəs

Plus on est pauvre, plus la probabilité d'être fumeur augmente. C'est vrai pour les étudiants comme pour les ouvriers immigrés des chantiers du bâtiment ou des travaux publics. La prévalence du tabagisme atteint un sommet dans les populations de marginaux et sans domicile fixe (SDF).

L'arrêt du tabac pose d'autant plus de problème que l'on est pauvrə

L'arrêt du tabac pose d'autant plus de problème que l'on est pauvre. Et pourtant fumer coûte cher, très cher. Chaque cigarette fumée, c'est 20 centimes d'euro de taxe encaissés par Bercy.

Malheureusement le montant élevé de taxes :

• n'est pas un frein à l'expérimentation des adolescents,
• n'est pas un incitatif à l'arrêt du tabac et,
• ne prévient pas de la récidive chronique.

Une fois que l'on est accroché par la dépendance, quel qu'en soit le prix, on fume, quitte à se passer de nourriture ou d'autres biens essentiels.

Augmenter les prix accroit les revenus des buralistes (qui compensent ainsi la baisse relative en volume des ventes) et augmente les accises (taxes) pour le budget de l'État. Du moins en théorie, car la contrebande vient rapidement compenser ces tentatives de pression. Des simulations économiques intégrant ce facteur ont montré qu'il n'était pas judicieux d'augmenter le prix des cigarettes si l'objectif est de maintenir les rentrées fiscales. Il semble donc que l'on soit arrivé en France à un plafond : les cigarettes n'augmenteront plus significativement et ce n'est pas seulement pour satisfaire le lobby des café-tabacs mais surtout pour ne pas faire le lit des marchés parallèles.

Au prix moyen de 5,30 € le paquet de 20, à raison de 14 cigarettes par jour - ce qui n'est pas loin de la moyenne française des fumeurs réguliers - un smicard travaille plus d'un mois par an juste pour son budget tabac. Et des français au SMIC ou en dessous, il y en a des millions. La politique d'augmentation des prix des cigarettes n'a fait qu'empirer cette situation. La conclusion des fumeurs pauvres et très pauvres est : " Il faut que j'arrête !". Voeu pieux le plus souvent.

Comment aider ?

La question que nous aimerions aborder en ce jour mondial de Blog Action Day est : que peut-on faire ? Pas grand chose malheureusement à notre niveau de prestataire privé ne pouvant intervenir qu'auprès de publics solvables et relativement aisés. Cela ne nous empêche pas de réfléchir à ce qui pourrait être fait.

Distribuer gratuitement des palliatifs de nicotine pharmaceutique ?

Cela est inutile, une opération pilote menée par quelques caisses d'assurance maladie (Languedoc, Alsace, ...) l'a montré [1].

Les lecteurs réguliers de UnAirNeuf.org savent que ces produits ne sont pas des aides à l'arrêt contrairement aux allégations de la pharmacine [2]. On en a encore une fois de plus l'illustration sur le terrain.

Inciter les fumeurs à solliciter les services d'aide téléphonique ?

En France le service Tabac Info Service, malgré un encart sur chaque paquet de cigarette ou presque, n'a jamais réussi à trouver son public : 1500 appels par mois en moyenne, à comparer aux 13 millions de fumeurs concernés, moins que le nombre de visites sur le site UnAirNeuf.org.... Une étude a montré que ces services sont relativement peu utilisés par les classes sociales défavorisées : deux tiers des appelants ont le niveau Bac. Ce n'est pas non plus une solution ayant fait ses preuves.

Embrigader les fumeurs pauvres dans les centres hospitaliers dédiés à l'arrêt du tabac ?

Comme pour Tabac Info Service, les 500 centres médicaux - et gratuits - de tabacologie français reçoivent peu de candidats à l'arrêt : quelques dizaines de milliers par an, de l'ordre de 50 000 au total. Soit environ deux candidats nouveaux par semaine et par centre. A comparer aux millions de fumeurs pauvres, cela ne fait pas l'affaire, même si, comme cela avait été décidé par le ministre Bertrand lors de l'annonce du décret d'interdiction, ce chiffre était doublé dans les faits : il n'y aurait pas assez de demande pour le justifier !

Il y aurait lieu aussi d'analyser leur rapport Utilité/Coût, car dans ces structures le coût pris en charge par la collectivité est entre 1000 et 2000 € par arrêt. Il devrait être possible de proposer des services moins onéreux pour la collectivité.

La prédominance des facteurs sociaux

Une récente étude canadienne a tenté d'établir les facteurs sociaux et psychologiques liés au fait de fumer ou de cesser de fumer chez les femmes défavorisées [3]. Les participantes étaient surtout pauvres, sans emploi, isolées géographiquement et composaient des familles monoparentales. Les facteurs liés au fait de fumer (les raisons évoquées) comprennent la réaction face aux tensions, la solitude, l'incapacité à gérer les difficultés, une efficacité personnelle moindre, les pressions sociales et la dépendance physique.

• Les participantes estiment important le soutien apporté par les pairs (c'est-à-dire les femmes vivant les mêmes situations) et les partenaires.
• Elles considèrent que les professionnels de la santé et les programmes classiques pour cesser de fumer ne les aident pas.
• Elles jugent que les centres pour femmes et les organismes pour femmes sont les lieux adéquats pour les programmes visant à cesser de fumer.

De la même façon, une étude californienne a montré que les femmes pauvres, peu soutenues par leur environnement familial, avaient trop à faire pour juste survivre : leur probabilité de succès dans l'arrêt du tabac était encore plus faible que faible...

Réduire le tabagisme réduira la pauvreté par suppression de l'onéreux budget Tabac pour les consommateurs. L'inverse est vrai également : une bonne façon de réduire le tabagisme est de réduire la pauvreté : il ne semble pas que ce soit la politique du gouvernement français actuel, privilégiant la protection des intérêts des classes aisées (par ex. paquet fiscal).

Mettre en place une structure administrative de pilotage

Nous somme donc dans une impasse : l'approche médicale officielle ne donne pas de résultat probant (est-elle évaluée d'ailleurs ?). Aucune solution publique ne relève le défi du tabagisme des classes ouvrières et défavorisées. Le gouvernement fait mine d'ignorer la question.

Il semble cependant que les approches ayant montré leur relative efficacité pour l'alcool et les drogues puissent être reprises. Si nous avions à faire une recommandation, ce serait la mise en place de structures associatives légères, où les fumeurs peuvent se regrouper, trouver un soutien dans la durée, un peu comme le font les forums de fumeurs sur internet (voir notre billet Le web comme remède pour arrêter de fumer). L'effet réseau (de groupe) produit un puissant étayage.

Ces structures animées en partie par les bénéficiaires peuvent rester d'un coût modeste (comparable à celui des Alcooliques Anonymes ou du Plan de 5 jours), rompant ainsi avec la tradition disymétrique de la médecine : "Moi je sais, Toi tu fais." Il y aurait avantage à faciliter la prise en charge des fumeurs par les fumeurs eux-même, ce qui n'est pas dans la tradition médicale qui s'appuie sur les traitements pharmacologiques que l'on fait semblant de croire magiques et qui ne le sont pas. L'aide à l'arrêt du tabac peut être envisagé comme une prestation de service, au service du fumeur et non lui dictant sa conduite. Le cas échéant, la riche médecine ne peut plus revendiquer le monopole de la vérité : le client responsabilisé est celui qui produit la prestation, il est indispensable de l'écouter et de prendre en compte ses avis et envies. Est-ce trop demander ?

Nous ne savons pas si cela fait partie des projets envisagés par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) : cela ressort de sa responsabilité cependant, à défaut de structure de pilotage alternative en France actuellement. Nous suggérons de traiter, comme cela avait été fait dans le passé à l'initiative de Nicole Maestracci [4], le tabac comme une drogue dure.

Tabagisme et pauvreté sont également durs à vivre : un traitement social et psychologique est à préférer à l'approche médicalo-centrée en vigueur.

Références

1. Agoravox Doit-on rembourser la nicotine pharmaceutique ?
2. Mot valise traduisant l'association de la pharma-cie dominant économiquement la méde-cine.
3. Miriam J. Stewart & al.  Smoking Among Disadvantaged Women: Causes and Cessation Canadian Journal of Nursing Research 28(1): 41-60, 1996
4. Actuellement présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale

[Édition 16/10/08] Plus de 12000 blogs ont participé au Blog Action Day 2008 sur le thème de la Pauvreté.

Blog Action Day 2008 : arrêt du tabac pour les pauvrəs

Blog Action Day est un évènement annuel à but non lucratif, ayant pour objectif d’unir les bloggers, podcasters et videocasters du monde entier à publier sur un même sujet au cours d’une journée précise. Le but de Blog Action Day est d'engager une discussion globale où les différentes opinions et idées de milliers de personnes sont axées sur un sujet unique.

Le thème retenu cette année est la pauvreté. Ceci nous interpelle, dès lors qu'il est reconnu que plus l'on descend dans l'échelle socio-économique, plus l'on est fumeur. Ainsi la quasi totalité des SDF sont fumeurs, malgré leur situation on ne peut plus précaire.

Comment se faire aider pour cesser de fumer quand on dispose de moyens limités ? Nous participerons au Blog Action Day 2008 en publiant le 15 octobre prochain un article intitulé :

L'arrêt du tabac pour les pauvrəs

Postez vos suggestions, propositions, etc. en commentaires ci-après.
Nous vous proposons aussi publier un article sur ce thème sous votre signature si vous le souhaitez. Nous contacter par courriel svp.

Signez l'appel de Psychologies contre l'abus d'anti-dépresseurs

Cesser de fumer induit souvent des humeurs dépressives : on ne fait pas le deuil d'une compagne de 20 ou 30 ans sans que cela ait un impact sur sa sensation de bien-être et de plénitude.

Généralement ces humeurs, qui sont les hauts et les bas naturels de la vie comme les soucis des enfants ou du travail par exemple, sont surmontés sans soutien particulier. C'est le cas de 80 % des participants à nos actions.

Fumer rend dépressif aussi : un raisonnement psychologique simple le montre. Il suffit de considérer toutes ces tentatives successives infructueuses pour reprendre le contrôle de son comportement ! On y perd de la confiance en soi, et aussi dans le tabacologue que l'on a consulté quand il/elle affirme benoîtement qu'il faudra cinq tentatives avant de réussir - éventuellement. Sauter cinq fois dans une piscine vide est un conseil insupportable...

Fumer contre sa volonté, chaque jour, en disant que l'on arrêtera... demain et en reportant sans cesse l'échéance est aussi susceptible d'éroder les esprits les plus forts. Ce constat d'échec mille fois répété rend autant malade psychologiquement que physiologiquement : la médecine ne sait pas l'apprécier, ce n'est pas dans son domaine de compétence. Résultat : un fumeur sur cinq sollicitant une aide est soit sous traitement antidépresseur, soit présente un antécédent de dépression.

Cesser le tabac rend dépressif et fumer aussi !

La cigarette vous tient en tenaille, un terrible tenaille dont il n'est pas évident de se libérer tant qu'on n'en a pas pris la mesure. En finir avec le tabagisme peut activer des sentiments insupportables, que l'on peut soulager avec des produits pharmaceutiques. C'est la première justification des palliatifs à la nicotine, qui ne sont pas une solution à terme puisqu'au lieu d'être dépendant de la cigarette on devient dépendant d'un produit pharmaceutique contenant le produit entretenant la dépendance. On est surtout  allégé... dans son portefeuille.

Une autre solution de facilité, indiquée dans les cas de dépression profonde mais à laquelle il est trop facilement fait appel, est d'avoir recours à un traitement chimique antidépresseur. Comme pour les antibiotiques, il y a des abus :

1. abus parce que ces traitements peuvent à leur tour induire une dépendance pharmacologique potentiellement plus nocive pour le temps qu'il nous reste à vivre ; sans parler des effets secondaires ;
2. abus parce qu'esquiver l'apprentissage à faire face à une envie de fumer ne peut mener à un affranchissement serein de la dépendance tabagique ;
3. abus de la solution de facilité consistant à poser un emplâtre sur une jambe de bois, à prescrire durablement une béquille chimique alors que la solution est à l'évidence cognitive ou psychologique, en aidant le patient à marcher de façon autonome ;
4. abus à cause de l'ignorance par le corps médical des solutions proposées par les professionnels de la psychologie et du manque de coordination entre ces différents métiers.

C'est la raison pour laquelle Unairneuf.org s'associe à l'appel de 15 psychiatres renommés contre l'abus d'antidépresseurs. Signez la pétition du magazine Psychologies contre les abus de médication.

La psychologie mise à contribution pour la prévention du tabagisme

Mais qu'est-ce qui se passe dans cette partie de la planète ? La Société Malgache de Lutte contre le Tabagisme (SMLT) organise cinq jours de séminaire du 22 au 26 septembre à Antanimena. La société compte changer de stratégie en ciblant le subconscient.

« C'est un séminaire axé sur la psychologie pratique », précise son responsable le Dr Andrianiaina Raharison.
Cette manifestation vise avant tout à porter assistance à ceux qui souhaitent volontairement en finir avec le tabagisme, l’alcoolisme et la toxicomanie. Mais la compréhension du mécanisme du subconscient aidera également les participants à mieux réussir dans la vie quotidienne.
« Pour être vraiment efficace, le processus de sevrage devrait traiter en même temps les deux dépendances – physiologique et psychologique – dont souffrent les accrocs à l’alcool et les fumeurs invétérés. Généralement, le traitement physiologique à base de réflexologie ne dure que quelques heures. Mais la rechute est vite arrivée si le patient n’est pas accompagné d’une psychothérapie pour vaincre sa mauvaise habitude ancrée dans sa tête et dans son subconscient », souligne ce médecin.

Hier des médecins qui payent de leur poche une pub anti-pub, aujourd'hui un comité national contre le tabagisme qui abandonne les chimères tabacocologiques pour des boussoles psychologiques ?

Puisse, en paraphrasant Edward Lorenz, un battement d'aile de papillon dans l'océan indien se transformer en une tornade sur la tabacologie officielle parisienne... Enfin ! Certains ont compris que la psychologie est plus utile que la biologie : il n'est jamais trop tard pour reconnaître ses errements.

Illustration : la mappemonde
papillon de Steve Waterman (1996)

Je ne me fais pas d'illusion sur la vitesse de déplacement du mouvement d'air cependant : anticipez !

Source : Ministère de la Santé de la République Malgache 22/08/2008
Tabagisme et alcoolisme: Un séminaire psychologique de sevrage

Lorsque arrêter de fumer peut conduire au suicide

Lisez ce touchant témoignage de Agathe Bourgoin dont le frère Rémi s'est enlevé la vie avec une arme à feu le 25 juin 2008. Il avait 45 ans [1]

Toutes nos condoléances. Cela ne fera pas revenir votre frère à la vie : nous dénoncions ici le 20 décembre 2007 la désinformation de certains médecins dans notre billet Quand les champixologues nous rassurent [2].

Depuis l’on a eu la preuve que les chances de réussite avec le Champix ne sont pas meilleures qu’avec d’autres approches médicamenteuses plus courtes et moins dangereuses [3].

Références

1. Le Devoir.com, 02-03 août 2008, Lorsque arrêter de fumer peut conduire au suicide
2. Unairneuf.org, 20 décembre 2007 Quand les champixologues nous rassurent :
   interview du Pr Dautzenberg à France 2 (video).
3. Thorax Online; 8 février 2008; Varenicline versus transdermal nicotine patch for smoking cessation: Results from a randomised, open-label trial